Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Gladiator II
Hanno mène une vie paisible en Numidie aux côtés de son épouse quand les légions romaines déferlent sur la contrée. Le jeune homme se retrouve bientôt veuf et réduit en esclavage. Devenu gladiateur, il berce des rêves de vengeance contre le général Acacius qui a tué sa femme. Son propriétaire, Macrinus, l'amène à Rome avec la promesse de l'aider à atteindre son objectif.

En 2000, Ridley Scott avait su habilement relancer sa carrière en ressuscitant du même coup un genre moribond, le péplum, avec les meilleurs moyens de l'époque. Le public avait répondu présent pour Gladiator qui annonçait les fresque épiques à venir, faisait de Russell Crowe une star et de Joaquin Phoenix un acteur à suivre. Un tel succès engendre généralement des suites, le hic étant ici la mort du héros Maximus. Ce qui n'a pas empêché Nick Cave d'en écrire un scénario, tellement perché qu'on regrette un peu qu'il ne se soit pas concrétisé pour voir la tête des spectateurs découvrant le bidule. Ce n'est qu'un quart de siècle plus tard, alors que personne ne le demandait vraiment, qu'arrive Gladiator II, sur des rails plus classiques, encore signé Ridley Scott. Le trailer annonçait une intrigue calquée sur la première, avec une surenchère attendue pour transcender un grand spectacle auquel on est désormais habitué. On a donc encore un héros dont la femme est tuée, réduit en esclavage, s'illustrant dans une arène minable ce qui lui permettra d'aller chercher vengeance à Rome en gagnant la foule dans le Colisée. Au lieu d'un empereur taré on en a deux, les tigres font place à des babouins, un rhinocéros et des requins mais on est en terrain connu, bis repetita placent.

Ou l'est-on vraiment? Certes, le scénario se réfère à des événements du premier film à coup de petits flashbacks, de réutilisations de plans, de dialogues (dont on se rend compte qu'ils étaient inspirés comparés à une bonne partie de ceux de cette suite) et de décors; le premier tiers du parcours d'Hanno (dont le trailer avait révélé l'origine, si on ne s'en doutait pas déjà) ressemble à celui du héros du premier opus mais bientôt, les frontières se brouillent: le général Acacius dont le protagoniste veut la peau est finalement valeureux, proche du caractère de Maximus au début du premier film. Geta et Caracalla font passer Commode pour un exemple de stabilité et d'intelligence politique mais il manque un conflit et une relation intime avec Hanno: pas grave, ce ne sont finalement que des pions, comme lui-même le découvre peu à peu. Le premier film traitait du rôle du divertissement de masse pour apaiser les foules, de manière paradoxale puisque l'on venait nous-même pour les combats sanglants. Ici, on utilise Rome pour mieux critiquer l'impérialisme tout en remettant timidement en cause le discours lénifiant républicano-démocratique incongru tenu par Marc-Aurèle et sa fille.

Ce que l'on gagne en complexité, on le perd en efficacité et en émotion. Les combats jouent la carte du spectaculaire (avec en ouverture une bataille à la stratégie improbable mais bizarrement payante) mais seul le duel entre Hanno et Acacius remue vraiment. Tant mieux pour nos amies les bêtes de ne plus être sollicitées pour ces scènes mais les animaux numériques (bien faits dans le cas du rhinocéros, bien moins pour les singes) ne font pas le même effet et la scène de naumachie est assez désincarnée et courte. La reconstitution en CGI de Rome était l'un des attraits de Gladiator, la suite donne encore plus d'ampleur à la ville et Scott demeure toujours doué pour offrir des plans qui flattent l’œil. Bien sûr, c'est toujours historiquement fantaisiste mais c'est très luxueux et on monte aussi d'un cran dans la violence (Game of Thrones est passé par là et on croise d'ailleurs quelques membres du casting).

Paul Mescal fait partie des acteurs qui montent actuellement mais que je n'avais jamais vu à l’œuvre. Il n'est pas mauvais mais ne m'enthousiasme pas spécialement que ce soit sur le plan du charisme ou du physique. L'incontournable Pedro Pascal fait son job tandis que Joseph Quinn et Fred Hechinger cabotinent joyeusement dans les rôles des jumeaux Geta et Caracalla (qui n'étaient pas jumeaux en réalité). Connie Nielsen et Derek Jacobi assurent la continuité avec le film précédent. C'est néanmoins Denzel Washington qui se taille la part du lion dans le rôle de Macrinus, homme d'affaires avisé et ambitieux. La musique de Harry Gregson-Williams reprend des thèmes empruntés à la BO de Hans Zimmer mais a peu de relief en dehors de ces citations reconnaissables.

Gladiator II fait partie de ces nombreuses suites qui ne s'imposaient absolument pas et n'a pas l'impact de son illustre prédécesseur ni même, disons-le, sa fraîcheur. Pour autant le spectacle est divertissant, bien emballé et à quelques babouins près, joli à regarder. Pas de quoi bouder son plaisir malgré les défauts.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 15 Novembre 2024, 15:19bouillonnant dans le chaudron "Films".