Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Ouija: un été meurtrier
Par un bel été de 1982, le village d'Utelle accueille un groupe d'adolescents et leurs professeurs venus de Cologne. Le séjour commence mal, un cadavre est bientôt découvert dans le point d'eau voisin. Correspondants allemands et français se lancent ensuite dès le premier soir dans une séance de spiritisme et réveillent des esprits qu'il aurait mieux valu laisser en paix.

Les années 80, des ados, du surnaturel... France Télévisions tenterait donc de nous livrer son Stranger Things? Heureusement, la chaîne publique se montre plutôt lucide et cette production franco-allemande évite de braconner sur les terres d'une des séries-phares de Netflix. En proposant quoi, au juste? Une mini-série policière en six épisodes, idéalement diffusée sur France 3 tant on tombe dans ce qui ressemble à un traditionnel polar régional comme en propose régulièrement la chaîne. Ici, la Vésubie est à l'honneur puisque l'action se déroule à Utelle et dans ses environs, dans les Alpes-Maritime. Un cadavre est découvert par deux des correspondants dans le premier épisode, le grand-père d'une autre membre de la bande et c'est le début de l'enquête pour la gendarme du coin, mère d'un des adolescent (tout le monde est lié dans ce village, encore plus qu'on ne le pense au début).

Quant au Ouija, n'attendons pas de scènes horrifiques ou même une utilisation du fantastique très originale ou élaborée: il permet de gros raccourcis pour que les jeunes héros accèdent à des informations pour leur offrir une motivation pourtant bancale à leurs actions. Ne le limitons pas totalement à cela néanmoins: on peut aussi lui accorder une valeur symbolique, le retour des fantômes du passé, bien présents dans la tête de certains habitants du village. La date de l'action est finalement judicieuse: les grands-parents ont souffert de l'Occupation et leurs actions viennent les hanter, les jeunes sont passés à autre chose mais ne sont pas au-delà de la vanne blessante et surtout, été 82 dit Coupe du Monde de football, dit demi-finale France/Allemagne, dit Schumacher et Battiston... Ambiance assurée.

La reconstitution est inégale, plutôt bien gérée quand il s'agit d'électroménager, moins pour les looks (la teinture de Dilay fait plus 2020 que punkette des années 80) mais pas trop fétichiste. Le scénario et surtout les personnages sont souvent peu vraisemblables, sans que le recours au surnaturel soit en cause. Les adultes réagissent tardivement au contenu de la pièce écrite par des jeunes alors qu'ils auraient dû mettre le holà beaucoup plus tôt et Klaus en prof de théâtre permissif est bien trop improbable. Tout n'est pas téléphoné, un twist du dernier épisode est par exemple inattendu. Tous les correspondants ne sont pas traités sur un pied d'égalité et si l'on a là encore des surprises (Mathieu a tout du souffre-douleur mais en fait non même s'il est un peu à part de la bande) huit correspondants, cela entraine que certains soient sacrifiés par rapport à d'autres, c'est le cas d'Iris.

On a logiquement un casting franco-allemand, relativement homogène que ce soit au niveau des nationalités et des générations: rien de honteux, rien de génial, ça fait le taf. Bruno Solo en maire et grand-père est probablement la tête la plus reconnaissable au moins de notre côté du Rhin, Patrick Mille est décidément abonné aux rôles de sales types, physique oblige, et Victor Lefebvre, qui part déjà avec l'inconvénient de jouer le sportif un peu concon de la bande est handicapé par une ressemblance certaine avec Kev Adams même s'il ne s'en tire finalement pas si mal.

Ouija: un été meurtrier est une production passée plutôt inaperçue malgré les bandes-annonces diffusées durant les JO. Pas étonnant car malgré le recours au spiritisme, on reste dans les clous des téléfilms policiers de la chaîne, pas ce qui s'est fait de plus improbable (coucou Pour l'honneur d'un fils) mais tout simplement passable.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 13 Novembre 2024, 21:59bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".