Lucy Chambers enquête avec son collègue Ravi Dhillon sur un attentat qui a coûté la vie à dix-sept personnes. Un attentat dont les avait alerté, au nombre de morts près, un prisonnier, Gideon Shepherd. Ce dernier est persuadé que lui et Chambers sont capables d'empêcher la tuerie, et d'autres à venir... dans une autre vie.

Il y a deux ans, Amazon Prime avait dévoilé une série qui semblait sortir tout droit des grilles de programme de la BBC de la belle époque: un thriller fantastique avec un joli casting purement british mené par Jessica Raine et Peter Capaldi. Les six épisodes s'achevaient sur un cliffhanger, heureusement vite suivi de l'annonce d'un renouvellement, trois saisons étant prévues au total. Voici donc la deuxième qui arrive enfin, sans tambour ni trompette. Un peu à l'instar de Dark, la série allemande de Netflix qui faisait des nœuds au cerveau, un bref résumé avant le générique de début de suffit pas vraiment à se remémorer tous les rebondissements zt si l'on n'a pas révisé ou vu les épisodes précédents récemment, l'inéquiétude de ne pas parvenir à suivre s'installe.

Heureusement, le premier épisode nous remet peu à peu en place en démarrant sur une Lucy Chambers un peu différente de celle qu'on avait l'habitude de suivre, et pour cause. On remet peu à peu les personnages, l'univers et ses enjeux en place et la crainte d'être largués tout au long de ces cinq nouveaux épisodes peut se dissiper. On connait désormais le fond du mystère: ni vraiment histoire de mondes parallèles, ni de voyages dans le temps, tout en tenant un peu des deux avec ces existences que l'on revit après chaque mort, avec pour ceux qui conservent leurs souvenirs, la possibilité d'agir pour empêcher certains événements ou au contraire les rendre possibles. On passe ainsi d'une réalité à une autre en comprenant peu à peu laquelle a déjà été vécue et quel est l'objectif de Gideon, qui apparait désormais comme un extrémiste bien-intentionné plus que comme un simple tueur en série aux pouvoirs particuliers. Reste qu'on ne sait toujours pas vraiment contre qui il lutte et pourquoi empêcher ce crime en particulier.

Les personnages secondaires commencent à leur tour à être de plus en plus sensibles aux impressions de déjà-vu tandis que ceux qui, durant la première saison, semblaient les plus perturbés par leur connexion involontaire à une réalité alternative gèrent un peu mieux les problèmes que cela entraîne. De manière toute relative toutefois. Isaac est de ce fait un peu plus en retrait, la fin de la dernière saison ne prête pas trop à conséquence. Il est du coup moins étrange mais la relation compliquée avec sa mère est aussi moins touchante.

Si la série se suit toujours agréablement et que les interprètes sont au top, on peut cependant se demander s'il y a là matière à trois saisons, quand bien même ne font-elles que cinq ou six épisodes. L'impression qu'on nous rallonge la sauce pour révéler le méchant et le contrer, en nous faisant planer la menace d'un danger plus grand selon les actions de Gideon. On ne serait pas étonné d'ailleurs que la saison suivante rebatte encore les cartes quant aux intentions de certains personnages.

Cette deuxième saison de The Devil's Hour demeure suffisamment intrigante pour donner envie de découvrir le fin mot de l'histoire. Cependant, à force de méandres, on ne l'attend pas non plus de pied ferme. La voir débouler sans prévenir dans deux ans suffira.