Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La couleur de l'argent
Les années n'ont pas été tendres avec "Fast" Eddie Felson depuis sa victoire contre Minnesota Fats. C'est pourquoi il propose à son vieux rival une série de rencontres télévisées pour se remettre en selle. Eddie réalise cependant vite qu'il n'a plus le niveau d'antan et que sa manière de jouer au billard est passée de mode. Peut-il revenir au sommet ou doit-il se résigner à raccrocher pour de bon?

Fast Eddie a été immortalisé sous les traits de Paul Newman dans L'Arnaqueur puis La couleur de l'argent, au point d'en oublier qu'il était au départ un personnage de roman. Dans ce second volet, on le retrouve quinquagénaire, myope et divorcé. Il a vivoté à la tête d'une académie de billard plutôt que de continuer ses arnaques qui l'auraient obligé à rester sous la coupe d'un gangster et il tente un retour tardif sous les feux de la rampe. Si vous avez en tête le film que Martin Scorsese en a tiré, le livre est bien différent. Eddie va être confronté à une nouvelle génération aux dents longues mais il n'y a pas l'équivalent du personnage joué par Tom Cruise.

Eddie n'a jamais été un personnage particulièrement sympathique, les années ne l'ont pas arrangé mais il a aussi gagné en maturité. Il lui arrive encore de se fourrer dans le pétrin mais ne fonce pas jouer contre des adversaires sans connaître le terrain, à une mésaventure près. Bien qu'il prétende n'être bon qu'au billard, on voit au contact d'Arabella, femme divorcée d'un universitaire, qu'il peut s'impliquer avec succès dans un autre type d'affaire en ouvrant une galerie d'art. Reste que parfois on a l'impression que le sort s'acharne et que l'auteur prend un malin plaisir à le renverser de nouveau à terre. Ce qui, malgré le caractère d'Eddie, n'est pas une source de satisfaction pour le lecteur qui a peu de choses auxquelles s'accrocher. Évidemment, c'est pour permettre au protagoniste de mieux rebondir. Walter Tevis se montre toujours aussi minutieux dans sa description des rencontres et des différents types de billard, des techniques. Heureusement d'ailleurs qu'on a droit régulièrement à des notes explicatives pour que l'action ne devienne pas trop hermétique pour les néophytes.

Néanmoins, on ne retrouve pas la tension de L'Arnaqueur. Est-ce parce qu'Eddie n'évolue plus dans le même milieu et qu'on n'a pas la sensation qu'un piège se referme doucement sur lui malgré ses victoires? Est-ce parce que le personnage est plus âgé et relativement plus sage? Il y a certes une vague inquiétude à voir Eddie aller de défaites en déconvenues jusqu'à la compétition de la dernière chance. On peut facilement comprendre d'ailleurs pourquoi l'adaptation a pris de grandes libertés avec le texte. La couleur de l'argent n'en demeure pas moins une lecture accrocheuse grâce au talent de Tevis pour décrire une discipline sans être ennuyeux, ce qui n'est pas une mince affaire.

potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 11 Octobre 2024, 12:15bouillonnant dans le chaudron "Littérature".