Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Pallbearers Club
Pour étoffer son dossier avant son entrée à l'université, Art Barbara doit participer à une activité extra-scolaire. Il fonde le Pallbearers Club, dont les membres sont volontaires pour assister au service funéraire de personnes isolées. Il fait par ce moyen connaissance avec Mercy Brown, qu'il soupçonne bientôt d'être plus qu'elle ne semble. Des années plus tard, Art laisse un manuscrit de ses mémoires, sur lequel Mercy à son mot à dire.

A Head full of Ghost est-il le meilleur roman de Paul Tremblay ou a-t-il eu l'avantage d'être le premier que j'ai lu? Je penche pour la première option mais ce qui est hélas désormais récurrent est mon sentiment de déception plus ou moins important que je ressens à chaque nouveau livre de l'auteur. Ce dernier adopte une approche originale des thèmes courants du fantastique, généralement en cultivant l’ambiguïté. Les narrateurs sont ainsi rarement fiables et l'on ne sait pas toujours si le surnaturel existe ou si on est manipulé. The Pallbearers Club ne fait pas exception puisque le récit se présente sous la forme de mémoires d'un certain Art Barbara qui précise d'office que les noms ont été changés. On a son point de vue, mais également les annotations de Mercy qui découvre son manuscrit en même temps que nous et a des objections à formuler. Méfiez-vous de ce qu'écrit Art nous dit-on mais doit-on forcément croire Mercy?

Ce personnage donne l'impression d'ailleurs que l'auteur veut tacler l'archétype de la "manic pixie dream girl" puisqu'il s'agit d'une originale qui déboule dans la vie d'un adolescent préoccupé par son physique (Art souffre d'une sévère scoliose) et va la bouleverser. Ce n'est finalement ni une relecture, ni une utilisation au premier degré de ce type de protagoniste. Tremblay a à cœur de nous mener en bateau: Art a-t-il raison au sujet de Mercy? Souffre-t-il d'une psychose de plus en plus incontrôlable? On sent que l'auteur a pris plaisir à retracer plusieurs décennies au travers des goûts musicaux et de la carrière qui ne décolle jamais d'Art, que derrière ce mystère se cache une histoire d'amitié voire d'amour, mais ni Art ni Mercy ne sont particulièrement attrayants. La deuxième accuse à plusieurs reprise le premier de se complaire dans ses malheurs, que son insistance sur son manque d'estime de lui-même cache un fond de narcissisme, cependant elle n'est pas plus sympathique. On découvre qu'elle ne balaie en fait pas les problèmes d'Art qui quels qu'ils soient ne sont pas une invention mais elle a un petit côté donneuse de leçons qui ne la mettent pas vraiment en valeur.

Tremblay sait ménager le mystère, dévoiler petit-à-petit ses cartes mais il ressort désormais toujours un aspect artificiel de ses intrigues, comme si on ressentait à chaque instant le besoin de ne pas traiter un thème comme ses prédécesseurs l'on fait et presque, même, de ne pas se contenter de raconter une bonne histoire mais de montrer qu'il a réfléchi sur le genre, impression agaçante qui m'empêche encore une fois de savourer ce roman.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 2 Octobre 2024, 17:34bouillonnant dans le chaudron "Littérature".