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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Late Night with the Devil
Jack Delroy, présentateur d'un talk-show de dernière partie de soirée en perte de vitesse, espère réaliser un grand coup. Pour la nuit d'Halloween, il invite une psychiatre et sa patiente, une jeune fille qui se dit possédée par un démon. L'émission sera sensationnelle. Un peu trop pour Jack, son équipe et ses invités.

La bande-annonce du film, qui promettait une petite histoire de possession sous forme de pastiche de talk-show des années 70, avait suscité curiosité et impatience. Petit buzz moins positif, cette coproduction américano-australo-émiratie en avait aussi provoqué un quand avait été découverte l'utilisation de l'IA pour quelques images (les panneaux illustrés annonçant les coupures publicitaires au sein de l'émission de Jack). Late Night with the Devil, disponible directement en DVD/Blu-ray chez nous et sur certaines plate-formes, aura tout de même réussi à attirer l'attention même s'il est bien trop tôt pour savoir si avec le temps et le bouche-à-oreille il se transformera en petit film-culte ou s'il va vite se perdre dans les tréfonds d'un catalogue, noyé par le rythme des sorties.

Le film est un found-footage ou plus exactement un montage reconstitué: on ne nous présente pas une vidéo brute telle qu'elle a été retrouvée, un montage a été réalisé alternant chronologiquement entre l'émission et les moments captés en coulisse, tout cela après un petit prologue remettant la soirée dans son contexte à l'aide d'images d'archives. Le tout étant filmé par des caméras de plateau, on évite les caméras secouées dans tous les sens utilisées couramment dans ce format, bon point pour ceux qui souffrent du mal de mer. Cameron et Colin Cairnes, réalisateurs et scénaristes, gèrent très bien la montée en tension: on assiste à un talk-show traditionnel avec ses plaisanteries, un faire-valoir victime du présentateur charismatique, et à chaque fois que l'ennui risque de pointer, un élément perturbateur va surgir, sans que l'on sache forcément tout de suite comment l'interpréter (Christou est-il toujours sincère ou est-il un charlatan avec qui le démon décide de s'amuser?). On fait monter le suspense en retardant l'arrivée de June et Lilly, la psychiatre et sa patiente arrachée à une secte de sataniste qui prétend abriter un démon en elle. En quête d'audimat, Jack, malgré son malaise croissant, va inciter la psychiatre à tenter une invocation, avec le succès que l'on imagine.

Malgré quelques jolis moments de frousse et de dégoût (et de rire car on a aussi une satire du show-business, surtout incarnée par le producteur avide et Haig, le magicien sceptique), Late Night with the Devil ne va hélas pas réussir à maintenir son niveau ou plutôt sa cohérence jusqu'au bout. En principe, on ne devrait voir que ce qui a été imprimé sur pellicule. Or, à deux reprises, on assiste à des scènes qui se déroulent dans la tête des protagonistes. Passe encore pour la première, mettons que nous sommes censés être hypnotisés au même titre que les personnages présents sur le plateau. Cela ne marche pas la deuxième fois. De plus, si le petit budget est bien géré jusque-là (hors recours précité à l'IA pour ne pas avoir à payer un illustrateur), les quelques effets spéciaux ne sont pas de très bonne facture, ce qui est dommageable quand le but est de faire croire que l'on assiste à des événements réels.

C'est bien dommage, d'autant que les acteurs sont tous impeccables. David Dastmalchian notamment, en présentateur tout sourire mais trouble, ou Ian Bliss en sceptique forcément hautain et imbu de lui-même. C'est néanmoins la jeune Ingrid Torelli qui retient l'attention dans le rôle de Lilly, la gamine possédée qui d'un seul sourire ou regard caméra parvient à susciter le malaise, avant même que l'on ait recourt à l'attirail habituel depuis L'Exorciste de la grosse voix éraillée et de la peau abimée. Rhys Auteri et Fayssal Bazzi complètent solidement la distribution en faire-valoir dépassé et en médium qui annonce involontairement dès le départ que la soirée ne va pas se dérouler harmonieusement. Michael Ironside assure la narration dans la petite partie de présentation.

Les dernières minutes du film l'empêchent d'être la totale réussite qu'il aurait pu être. La maîtrise dont les frères Cairnes ont fait preuve par ailleurs et l'interprétation aux petits oignons permettent toutefois à Late Night with the Devil d'être un bon petit moment d'angoisse à défaut d'être un chef-d’œuvre de l'épouvante.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 29 Septembre 2024, 10:52bouillonnant dans le chaudron "Films".