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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Golden Girls
Blanche, Rose, Dorothy et sa mère Sophia vivent ensemble dans une maison à Miami. Elles n'ont pas leur pareil pour se fourrer dans des situations incongrues tout en s'inquiétant du temps qui passe.

The Golden Girls fait partie de ces sitcoms américaines cultes outre-atlantiques mais qui sont restées plus confidentielles chez nous. On en croise souvent des gifs sur les réseaux sociaux sans savoir forcément d'où ils sont issus. Créée par Susan Harris pour la chaîne NBC et diffusée en sept saisons entre 1985 et 1992, elle a été exportée dans les pays francophones sous un titre ô combien vendeur, Les Craquantes. Qu'est-ce qui rend la série si particulière et attachante? Tout d'abord elle ne se focalise pas pour une fois sur des familles, des jeunes adultes ou même des quadra: la plus jeune du groupe, Blanche, connait les affres de la ménopause au début de la saison 2, étape déjà connue des trois autres, bref, pas besoin de faire de jeunisme pour attirer un large public ou de se concentrer sur un lieu de travail particulier pour générer des situations amusantes.

Ensuite, les dialogues sont piquants: chaque femme a un caractère bien trempé à sa manière et du répondant. Rose, venue de St-Olaf, trou perdu du Minnesota, est naïve, lente, mais il vaut mieux ne pas la provoquer car elle démontrera des ressources cachées; Blanche est une belle du Sud gâtée et séductrice, souvent égocentrique et superficielle mais qui prend toujours la bonne décision quand ses amies sont concernées; Dorothy, enseignante, est cultivée mais intimidante et encombrée de Stan, son ex-mari qui revient régulièrement à la charge; enfin sa mère Sophia, immigrée sicilienne, a plus d'un tour dans son sac mais vit dans la crainte d'être renvoyée en maison de retraite. Les intrigues offrent des quiproquos classiques mais peuvent parfois prendre un tour plus délirant (les histoires concernant St-Olaf rivalisent de surréalisme). Elles permettent occasionnellement d'aborder des sujets plus graves et s'en sortent souvent joliment.

Il s'agit en effet d'une des premières sitcoms à parler d'homosexualité sans se cantonner à la moquerie. Quand Blanche et Rose sont victimes de harcèlement sexuel, la première de la part d'un professeur, l'autre de son dentiste, leur récit n'est pas balayé par leurs amies sous prétexte qu'elles sont trop âgées ou pas assez attirantes pour être concernées et qu'elles ont dû mal interpréter la situation. Blanche, vulnérable malgré son assurance apparente, tombe temporairement dans les griffes d'un homme qui la rabaisse sans comprendre les inquiétudes de Dorothy car il n'est pas physiquement violent. L'âge des héroïnes permet aussi de parler des inquiétudes liées à la vieillesse, la mort et la maladie, sans jamais être sinistre. Bien sûr, cela ne serait rien sans des interprètes à la hauteur et on a un quatuor gagnant, formé par Betty White (Rose), Rue McClanahan (Blanche), Beatrice Arthur (Dorothy) et Estelle Getty qui joue Sophia, la mère de Dorothy, alors qu'elle avait un ans de moins qu'Arthur.

Bien entendu, en presque 200 épisodes, tout n'est pas parfait. Le personnage de Sophia notamment est parfois trop gratuitement méchant pour qu'on s'en amuse de bon cœur. Il n'est pas rare que les sitcoms, quand elles ont un peu de kilométrage, présentent une fois de temps en temps un épisode best-of qui permet au casting principal de souffler un peu. Ici, ce sont carrément des doubles-épisodes qui font office de fins de saison. On a deux fois droit à une intrigue dans laquelle Blanche accepte un rendez-vous avec un homme sans réaliser qu'il est handicapé.

Malgré ces écueils, la série ne dégringole pas en qualité et aurait pu continuer plus de sept saisons si Beatrice Arthur n'avait pas décidé de quitter le navire. Le reste de la bande a continué dans une suite intitulée The Golden Palace annulée après une saison.

Looks années 80 pur jus exceptés, The Golden Girls tient remarquablement le poids des années, à l'image de ses personnages principaux, et apporte à chaque épisode 20 minutes de bonne humeur en exploitant habilement des thématiques qui ne sont elles pas toujours drôles.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 23 Septembre 2024, 16:58bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".