Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Dis-moi qui tu hantes
David Ash, convaincu que les phénomènes surnaturels peuvent s'expliquer de manière rationnelle, traque les faux médiums à travers l'Angleterre. Invité par la famille Mariell à enquêter dans leur demeure, Edbrook, David va être confronté à des manifestations de plus en plus terrifiantes et qui vont remettre ses principes en question.

Publié dans les années 80, Dis-moi qui tu hantes (ressorti sous le titre, plus proche de l'original, Hanté, chez Bragelonne, comme une bonne partie des livres de Herbert récupérés du catalogue Pocket Terreur)) est un court roman de facture très classique. Peut-être, cela dit, l'était-il moins à l'époque, les intrigues de fantômes à twist ayant surtout eu pignon sur rue quelques années plus tard grâce à Sixième Sens ou Les Autres.

Tous les ingrédients sont en tout cas là: la vaste demeure isolée, le village le plus proche peuplé de quelques habitués du pub peu causants, surtout quand on va évoquer la baraque; la vieille famille de la haute mais désargentée qui cache un secret; le sceptique de service qui abrite un traumatisme d'enfance pour expliquer son rationalisme à tout crin; une médium véritablement douée... On peut dire que James Herber se montre sage, évitant le gore et les scènes de sexe détaillées. Certes, il n'est pas Graham Masterton, mais on l'a connu moins timide. Peut-être tout simplement car il rend ici hommage au roman gothique à l'ancienne, sans chercher à bousculer les conventions outre-mesure. Conventionnel, donc, Dis-moi qui tu hantes l'est, et l'auteur étoffe son récit très mince de flashbacks pour montrer deux enquêtes précédentes de David Ash en compagnie de collègues, une affaire d'église vandalisée à la solution très terre-à-terre et une histoire de fausse médium qui possède néanmoins un pouvoir à double-tranchant. Le personnage principal, à force de vouloir être prosaïque malgré les signaux alarmants, est vite agaçant mais Herbert ne se gêne pas pour le malmener et ce qui le hante, plus que la maison elle-même, est tout de même glaçant. Si malgré un nombre de pages limité l'auteur fait durer le suspense autant que possible voire trop sur la fin, il n'offre pas de solution facile à son héros.

Dis-moi qui tu hantes ne révolutionnait certainement pas le genre il y a presque quarante ans et il ne le fait pas à retardement en 2024. Le roman respecte les codes sans les détourner mais James Herbert connait son boulot et se montre suffisamment efficace pour réserver quelques bons frissons et une fin qui ne rassure pas.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 11 Septembre 2024, 17:46bouillonnant dans le chaudron "Littérature".