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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Capitaine Sky et le Monde de Demain
À la fin des années 30, New York et d'autres métropoles sont attaquées par des robots gigantesques. Polly Perkins, une journaliste intrépide, et Joe Sullivan, alias Capitaine Sky, un pilote mercenaire surdoué, recherchent l'origine des attaques. L'enlèvement de plusieurs scientifiques les met sur une piste.

"Beaucoup d'appelés, peu d'élus" à Hollywood. En témoigne par exemple la carrière de Kerry Conran: après avoir réalisé une courte bande-annonce de son projet, il a eu la chance d'intriguer des réalisateurs comme George Lucas ou James Cameron. Son idée de tourner intégralement devant des fonds bleus sera reprise peu après avec succès par Robert Rodriguez sur Sin City et Zack Snyder sur 300. Hélas pour Kerry Conran, son Capitaine Sky et le monde de demain sera un flop au box-office et il ne réalisera plus aucun long-métrage, personne ne lui offrira de seconde chance, à moins qu'il ne soit trop désillusionné pour réitérer l'expérience. Pourtant, son film n'a pas été si mal reçu par la critique US et a ses fans. Alors, accident industriel ou bijou trop en avance sur son temps?

Sur le papier, le projet est séduisant. Un vibrant hommage aux pulps et comics des années 30, il s'agit d'un film d'aventure rétrofuturiste dont les décors évoquent l'expressionnisme allemand, où l'on croise robots géants et savants fous. À l'instar d'Indiana Jones qui remettait au goût du jour les serials d'antan, Capitaine Sky utilise les dernières technologies à disposition pour faire vivre son monde. Se faisant, il adopte une esthétique bien plus radicale que le film de Steven Spielberg, ce qui a pu choquer l’œil des spectateurs en 2004 qui commençaient certes à se faire à l'abondance de décors en CGI notamment avec les deux premiers volets de la prélogie Star Wars qui ne poussait cependant pas les potards à ce point. Si le film est travaillé à ce niveau, avec des clins d’œil à King Kong ou au Magicien d'Oz par exemple, il ne parvient pas à être vraiment beau et les visages trop lumineux des acteurs qui se détachent des arrières-plans désaturés peuvent être rebutants.

Le film est généreux en action: il se passe rarement cinq minutes sans une nouvelle attaque, menant les personnages d'un obstacle à l'autre en les faisant voyager jusqu'au Népal. Hélas, Conran n'est pas Spielberg. Il peine à rendre ses scènes d'action vivantes et excitantes. Certains plans sont marquants comme les débuts de l'invasion de New York, avec l'arrivée de ce que l'on pense de loin être des avions qui se révèlent être des robots mais le réalisateur ne tire pas parti de ces beaux designs. De ce fait, on ne s'implique jamais vraiment dans cette histoire. De la même manière, on sent que les dialogues entre Polly et Joe doivent évoquer les screwball comedies des années 30 sans que l'on parvienne vraiment à en rire.

Ce qui nous mène au casting. Le film aurait sans doute coûté moins cher, et donc le flop été moins conséquent, si l'on n'avait pas engagé des têtes connues (y aurait-il eu encore moins de spectateurs?). Jude Law a le physique idéal mais traverse le film sans avoir l'air très concerné. Gwyneth Paltrow y met davantage du sien en journaliste avec un look à la Veronica Lake et Giovanni Ribisi est un bon faire-valoir, plus dégourdi que lourd. Angelina Jolie apparait tardivement et peu, ce qui a aussi dû prendre à rebrousse-poil les spectateurs qui sont venus en pensant qu'elle jouerait jeu égal avec Paltrow et déjà, on a recours avec Sir Laurence Olivier à l'utilisation de l'image d'un acteur décédé pour jouer un personnage qu'il n'a pas choisi d'incarner. C'est bref, on comprend l'idée d'hommage mais cela reste très discutable. La musique d'Edward Shearmur est efficace, surfant aussi sur les BO du vieil Hollywood mais on a parfois l'impression d'entendre le John Williams des Aventuriers de l'Arche perdue... sans les thèmes mémorables.

Capitaine Sky et le Monde de Demain est de ces films que l'on aimerait davantage aimer. Il est perclus de trop de défauts, trop figés pour que ce soit le cas mais il demeure néanmoins un certain plaisir à découvrir cet univers uchronique qui se dévoile petit à petit, sans se perdre en longues explications. Bien que le flop ne soit finalement pas si étonnant, le film mérite d'être vu par curiosité, à défaut de susciter un plein enthousiasme.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 8 Septembre 2024, 11:26bouillonnant dans le chaudron "Films".