Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Salem
Ben Mears revient à Jerusalem's Lot, où il a passé quelques années dans son enfance, pour renouer avec des souvenirs et écrire un nouveau roman. Il n'est pas le seul fraichement débarqué dans la paisible petite ville: l'antiquaire Stracker et son invisible partenaire Barlow viennent d'emménager dans une vaste demeure à la réputation sinistre. Bientôt, deux enfants disparaissent et Ben Mears commence à soupçonner Stracker et Barlow d'y être pour quelque chose.

Quand on a connu le succès dès son premier roman, le deuxième est forcément attendu avec curiosité pour ne pas dire impatience et le risque de décevoir est d'autant plus grand. Est-ce pour cela que Salem, plutôt que Blaze, manuscrits proposés en même temps à l'éditeur de King, a été sélectionné? Les lecteurs seraient moins déconcertés par une nouvelle intrigue horrifique plutôt qu'un roman policier dramatique dont le protagoniste souffre d'un handicap mental... Quoiqu'il en soit, il a assis son auteur comme écrivain d'épouvante et on connait la suite. Salem inaugure une longue série d'intrigues traitant du thème de la petite ville américaine (généralement du Maine) gangrénée par le Mal. La localité où se déroulait Carrie finissait également sinistrée mais Carrie elle-même était alors l'anomalie. Ici, l'arrivée du vampire n'est pas un hasard, on découvre peu à peu qu'elle a été organisé en amont, le buveur de sang fait allusion à une entité maléfique supérieure à qui on a offert un sacrifice (sans parler de la nouvelle Celui qui garde le Ver incluse dans Danse Macabre). Stephen King portera le concept à son paroxysme dans Ça.

Par ailleurs, King ne cherche pas à renouveler la figure du vampire. Au contraire, il aborde une approche très classique, fortement inspirée de Dracula et de ses adaptations, avec un vampire élégant mais sans âme flanqué d'un sinistre serviteur, qui craint la lumière du jour, l'eau bénite et les croix (si tant est que celui qui y a recours ait la foi) tandis qu'il transforme les habitants de Salem comme un virus se propagerait. En face, les protagonistes ne sont pas parmi les plus mémorables: l'écrivain sympathique mais tourmenté, premier d'une longue série, un gamin trop parfait pour qu'on y croit, un vieux professeur pour servir de guide, un médecin serviable et une jeune femme attrayante mais qui va se jeter inexplicablement dans la gueule du loup pour ajouter une touche de tragédie. Ces héros expliquent peut-être mon manque d'attachement pour le roman alors qu'il s'agit de l'un des plus recommandables de Stephen King qui lui voue apparemment une affection particulière.

Salem ne manque pas de scènes propices au frisson comme celle où les frères Glick se font attaquer ou les visites à Marsten House et la dégénérescence progressive de la ville est savamment décrite. C'est le point fort du roman, davantage que ses vampires très traditionnels ou ses personnages à la psychologie sommaire.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 4 Septembre 2024, 12:13bouillonnant dans le chaudron "Littérature".