Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Zorro, saison 1
Diego de la Vega revient en Californie à la mort de son père, officiellement assassiné par le bandit Zorro, abattu dans la foulée. Le jeune homme découvre que l'homme masqué n'était pas le meurtrier et il est désigné pour reprendre sa place de justicier défendant les humbles face à l'oppression d'un gouverneur corrompu.

Il ne s'agira pas ici de parler de la série à la diffusion imminente avec Jean Dujardin mais d'une autre version, espagnole celle-ci, sortie en janvier sur Amazon et disponible actuellement sur M6+. Encore une fois, des projets voisins déboulent sur les écrans de manière très rapprochée. L'angle semble néanmoins différent car la bande-annonce de l'adaptation française semble montrer un Zorro reprenant du service alors que celui qui nous occupe ici débute. D'une certaine manière. En effet, l'idée maîtresse ici est que Zorro est un personnage incarné successivement par différentes personnes qui reprennent le flambeau à la mort de leur prédécesseur, désignées par le chef d'un peuple local. Diego se retrouve "élu" parce qu'il faut qu'il soit le héros mais Nah-Lin, sœur du dernier Zorro en date, estime que le masque lui revient. On aura donc deux Zorro pour le prix d'un, aux méthodes différentes.

Après un premier épisode qui pose des bases de manière peu flamboyante, avec des autochtones très fantaisistes et des duels accusant des effets dépassés depuis vingt ans (ralentis et accélérations pour rendre spectaculaires des chorégraphies en fait pauvres), la série créée par Carlos Portela prend son envol. L'humour n'est pas absent bien que le sergent Garcia soit aux abonnés qui le sont, eux. Cependant, l'approche est plus violente que chez Disney: des personnages sont régulièrement tués et l'on injecte une bonne dose de gris. Par exemple, on aborde le fait que des troufions anonymes tués dans une scène d'action peuvent avoir des enfants qui en voudront à Zorro plus tard. Tchang est victime de racisme et d'extorsion de la part du propriétaire de mine Ramirez tout en exerçant sa propre oppression sur la communauté chinoise qu'il dirige. Le gouverneur est cruel et corrompu mais Monasterio est ici un personnage plus proche du Norrington de Pirates des Caraïbes que du grand méchant de la série Disney.

La saison, bien qu'intégrant des intrigues épisodiques, préfère lancer des fils feuilletonnesques, principalement autour d'une mystérieuse société secrète derrière le meurtre de Don Alejandro et d'un inquiétant Américain qui tisse sa toile pour mettre la main sur l'héritage De la Vega. Il y a un nombre conséquent de personnages, la plupart avec des plans secrets, des motivations qui mettent du temps à être cernées ou varient en fonction de l'évolution de la situation. Au risque par moment de ne plus trop savoir qui en veut à qui et pourquoi déjà? Le personnage de Lolita, assez anachronique il faut le bien le dire, devient intéressant à force de se retrouver entre tous les feux, attirée et repoussée par Diego, se tournant vers Monasterio par dépit sans qu'il la rende tout à fait indifférente non plus, parente sans le savoir avec quelqu'un impliqué dans un complot, mais elle illustre un peu l'inconvénient de vouloir trop en faire car par moment on ne sait plus où elle se situe et elle parait plus girouette que complexe.

Le casting, en grande partie espagnol et mexicain, se montre solide sans faire d'étincelles. Dans le rôle principal, Miguel Bernardeau (oui, on sait) a tout du beau gosse lisse et générique, mélange de Matt Bomer et d'Henry Cavill, mais il est capable d'incarner le rôle-titre pendant que Paco Tous campe un Bernardo amusant quoiqu'en retrait. Renata Notni et Dalia Xiuhcoatl se tirent bien de rôles féminins que l'on pourrait juger caricaturaux à trop vouloir montrer des femmes d'action dures à cuire mais elles sont suffisamment ambivalentes pour ne pas se montrer trop prévisibles. Emiliano Zurito tire aussi son épingle du jeu en capitaine que l'on voudrait par moment secouer pour qu'il se rebelle au lieu de chercher à rester dans la légalité quoiqu'il se passe mais il apporte une bonne touche d'humanité à un type de personnage trop souvent réduit à un simple antagoniste.

Si au premier abord la série ressemble à un mélange étrange entre volonté de brosser le public actuel dans le sens du poil et ringardise héritée de la télé de la fin des années 90/débuts des années 2000, ce Zorro espagnol s'avère une très agréable surprise qui tient en haleine et se montre plus subtile que prévue.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 24 Août 2024, 13:44bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".