Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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2 soeurs
Deux sœurs, Su-Mi et Su-Yeon, reviennent dans la maison familiale au bord d'un lac. Elles y sont accueillies par un père distant et leur belle-mère. Celle-ci se montre de plus en plus hostile et brutalise Su-Yeon. Alors que son père peine à comprendre la situation, Su-Mi tient tête à sa belle-mère.

En écrivant mon récent avis sur Sixième sens, je me demandais si le twist évident pour des yeux avertis l'était seulement quand on connaissait déjà la fin ou parce que le film de M. Night Shyamalan avait entrainé une vague de scénarios à twist et que le spectateur habitué à la pratique s'y attend désormais presque instinctivement. Sorti quatre ans plus tard, le long-métrage de Kim Jee-woon pourrait s'inscrire dans cette lignée d'histoires de fantômes qui livre une grande révélation dans sa dernière partie tout en appartenant à une autre vague, celle de l'horreur asiatique des années 2000 qui grâce au succès de Ring arrivait enfin dans nos contrées. N'anticipons pas.

Le film me faisait envie depuis que j'en avais vu une bande-annonce en bonus d'un dvd (lequel? Un de ceux que j'ai du regarder en boucle il y a plus de quinze ans). Ce n'est que depuis la ressortie en blu-ray que j'ai sauté le pas et... Je crois que la bande-annonce qui m'intriguait tant était celle d'un autre film: on y voyait deux femmes (les deux sœurs, pensais-je) marcher sur une plage puis il n'y en avait qu'une seule mais deux lignes de traces de pas... Quelque chose comme ça, le souvenir date, en tout cas rien de la sorte dans 2 sœurs. Laissons ce mystère de côté pour l'instant. Concentrons-nous sur les deux adolescentes qui arrivent dans la maison de leur père, tenue par une marâtre qui oscille entre gaité forcée et franche hostilité. L'aînée se rebiffe, la cadette est terrifiée. Le réalisateur s'attache à dévoiler les relations complexes des personnages et l'angoisse nait d'abord de là plutôt que des manifestations surnaturelles utilisées avec parcimonie. Est-on vraiment dans un film de maison hantée, se demande-t-on pendant un moment?

Oui et non. On devinera sans peine l'une des premières grosses révélations: l’attitude du père et les cadrages dans ses conversations avec Su-Mi vendent la mèche bien que la conduite de la belle-mère sème le doute. Ce n'est cependant qu'un premier rebondissement, d'autres révélations vont suivre, remettant en perspective les scènes précédentes tout en entretenant la confusion, volontairement certes, mais de manière trop poussée pour que la lassitude ne guette pas alors que les secrets émergent peu à peu. Histoire de fantômes, de trouble de la personnalité? Les deux mon capitaine! répond Kim Jee-woon. Cela peut être habile: en se concentrant sur une seule hypothèse, on va forcément être surpris par l'autre. Cependant, le dernier tiers a bien du mal à maintenir l'intérêt de la mise en place élégante. Les effets sont convenus, les dialogues entre Su-Mi et son père repoussent artificiellement le moment où la vérité éclate.

La distribution est en revanche plus que correcte. Kim Kap-su est en retrait en père renfermé qui ne comprend guère ce qui se déroule autour de lui et qui ne parait, pendant un bon moment, pas suffisamment s'en soucier. Moon Geun-young et Lim Soo-jung ont davantage à faire en adolescentes, la première angoissée tout en donnant l'impression d'être susceptible de déraper, la deuxième à la fois protectrice envers sa cadette et rebelle face à sa marâtre. C'est sans doute le rôle de cette dernière qui exige finalement le plus et Yum Jung-ah passe aisément d'un aspect à l'autre: jovialité exagérée, dépression, rancœur rentrée... Si le personnage est par moment extrême dans ses réactions, la raison en revient au scénario et non à un cabotinage hors de propos.

En voulant courir deux lièvres à la fois 2 soeurs s'égare, s'étire et peine à convaincre quel que soit l'angle d'attaque. Dommage car la réalisation de manque pas d'élégance et les personnages contribuaient à instaurer une atmosphère oppressante, plus que les apparitions de spectres.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 12 Juillet 2024, 21:06bouillonnant dans le chaudron "Films".