Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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House of the Dragon, saison 2 épisode 1: A son for a son
Le conflit est désormais inévitable entre le camp de la reine Rhaenyra et celui d'Aegon II. Alors que chacun cherche des alliés parmi les grandes maisons, Daemon élabore une vengeance sanglante: puisque son épouse a perdu un fils, il doit en aller de même pour son adversaire.

La première saison de House of the Dragon avait soigneusement, et parfois laborieusement, posé les germes du conflit surnommé la Danse des Dragons qui manquerait d'anéantir la maison Targaryen et du reste expliquerait en partie les raisons de sa chute plus d'un siècle après. Elle s'était achevée sur le meurtre de Lucaerys Velaryon, l'un des fils de Rhaenyra, de la main ou plutôt de la dragonne de son oncle Aemond. Les espoirs de régler le conflit dynastique à l'amiable s'effondraient par cette attaque dont la violence échappait même au contrôle de son instigateur.

C'est donc avec le plaisir d'en être enfin arrivé aux choses sérieuses que l'on démarre la saison tout en sachant que l'on aura droit à une entrée en matière traditionnelle: un épisode pour replacer tout le monde sur la carte, introduire discrètement quelques nouveaux joueurs et terminer sur une scène-choc pour nous rappeler que l'on est à Westeros et que l'on n'y va pas que d'une fesse pour perpétrer des horreurs. On reprend donc où l'on s'en était arrêté: Jacaerys, l'aîné de Rhaenyra, est au Nord pour s'assurer de la loyauté du jeune mais très sérieux Cregan Stark, qui l'emmène au Mur pour lui rappeler vers quoi se concentre principalement sa maison. Il amène à l'occasion un concept original de décimation qui montre un tirage au sort pour enrichir la Garde de Nuit en dehors des repris de justice et des volontaires. L'idée est intéressante et l'on se demande quand elle a été abandonnée puisqu'il n'en est plus question à l'époque de Game of Thrones. En plus de relier les ponts, le personnage est introduit pour qu'on en use bien plus tard. Patience donc.

Côté Noirs, on est encore en deuil, en particulier la reine plus préoccupée par l'idée de retrouver le corps de son fils que donner des ordres (elle en donnera un, riche de conséquences) pendant que Daemon ronge son frein et reproche à Rhaenys d'avoir laissé passer l'occasion de griller leurs adversaires quand elle en avait l'occasion. L'occasion, elle la saisit pour lui rappeler qu'elle a eu sa part d'enfants morts et Daemon n'y étant pas totalement étranger, cela dévie sa colère vers une cible plus appropriée. Côté Velaryon, on introduit un autre personnage tout en évoquant son frère, là encore on reste dans le flou tout en posant les fondations pour des intrigues importantes. Chez les Verts, on ne souffre pas encore d'un deuil ravageur mais c'est à peine plus brillant: Aegon II prouve déjà qu'il n'a pas l'étoffe d'un roi et préfère s'amuser que gouverner. Il essaie au moins, contrairement à Joffrey, de se poser en monarque bienveillant lors de ses premières audiences mais sans plus de sens politique et de réalisme et l'on sent que sa générosité s'effacera à la première saute d'humeur. Larys continue de jouer un jeu trouble, sapant discrètement l'autorité d'Otto auprès du roi.

Tout cela est bel et bon puis vient le moment dont on savait, si l'on avait lu le livre, qu'il conclurait l'épisode. Je pensais d'ailleurs que ce dernier s'intitulerait Blood and Cheese mais on a préféré faire moins obscur pour les non-initiés. Ce devait être un des plus gros choc de la série, de ceux dont cet univers est friand, et il est donc à la fois décevant et étonnant d'en voir un traitement aussi timide. Pas dans le meurtre lui-même, il n'était pas nécessaire d'être plus graphique et le hors-champ est efficace mais dans la manière dont il est amené. En effet, le choix que l'on impose à Helaena est relativement moins cruel que dans le livre où elle doit choisir entre ses deux fils pour que l'on tue celui qu'elle n'a pas désigné, le tout sous les yeux d'enfants qui tous jeunes qu'ils sont réalisent ce qui se joue. De plus, le jeu très détaché de Phia Saban et le caractère spécial alloué à son personnage, ainsi que l'ambiguïté de son attitude, mouchent en grande partie l'émotion puisque sa détresse est étrangement limitée. Comme on a fortement suggéré qu'Helaena était douée de prescience, peut-être est-ce un moyen de montrer qu'elle savait déjà qu'il n'y avait pas d'échappatoire, ou que son fils devait être éliminé pour une raison ou une autre mais elle parait bien trop indifférente (elle négocie en proposant d'acheter les tueurs avec un collier alors que dans le livre elle leur demande de la tuer elle plutôt qu'un de ses fils... On ne boxe pas dans la même catégorie!).

Bien que les conséquences de cette atrocité seront les mêmes que dans l’œuvre adaptée et que l'on voit une fois encore que les innocents sont les premières victimes de tout conflit, la frilosité inattendue de ce grand moment de sadisme est déconcertante dans une série qui n'a jamais eu peur de bousculer violemment et de créer la polémique. Mettons cela sur le coup de l'échauffement, quoi qu'il en soit les affaires reprennent et les qualités visuelles sont par ailleurs toujours au rendez-vous.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 18 Juin 2024, 16:10bouillonnant dans le chaudron "Le Trône de Fer".