Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Ladyhawke, la femme de la nuit
Philippe Gaston, un jeune voleur, s'échappe des geôles du terrible évêque d'Aquila. Poursuivi par la garde de ce dernier, il est sauvé par un guerrier, Étienne de Navarre. Ce dernier et sa bien-aimée, Isabeau, ont été maudits par l'évêque: Navarre se transforme en loup la nuit tandis qu'Isabeau prend la forme d'un rapace le jour. Philippe va les aider à lever cette terrible malédiction.

Curieuse décennie que celle des années 80 qui a vu débouler sur les écrans plusieurs films de fantasy marquants alors que dans la précédente et la suivante, c'était morne plaine, si l'on ne se concentre évidemment que sur les films live, avant que le XXIe siècle et son décembre 2001 avec l'arrivée coup sur coup des succès de La Communauté de l'Anneau et Harry Potter à l'école des sorciers apporte un nouvel intérêt des studios pour le genre: Conan le Barbare, Legend, L'Histoire sans fin, Le Dragon du Lac de Feu, Willow, Ladyhawke... Pourtant, à l'exception du premier film qui a connu une suite et lancé un filon qui ne retenait que l'aspect du héros bodybuildé en slip à fourrure, ces longs-métrages ont été des déceptions au box-office et ont surtout profité de l'exploitation en vidéo et des rediffusions désormais rares pour se tailler une petite réputation.

À la sortie de celui-ci, le marketing a prétendu qu'il s'agissait de l'adaptation d'une légende médiévale. Il n'en est rien, l'idée de départ a été imaginée par le scénariste Edward Khmara. Et quelle idée, romantique à souhait, de ce couple maudit qui reste ensemble mais ne peut prendre forme humaine en même temps, ne s'apercevant que brièvement aux lueurs du crépuscule et de l'aube pour vivre sans cesse à contretemps! Le reste du film est plus convenu, avec un jeune filou qui va apprendre à se soucier d'autres personnes que lui-même, des méchants patibulaires qui n'ont hélas pas beaucoup de temps à l'écran pour marquer autant qu'ils le pourraient et un Étienne de Navarre qui quoique très classe est par moment agaçant dans son obstination et son refus d'écouter Philippe et Imperius (mention spéciale à son ordre de tuer Isabeau s'il échoue dans sa mission, "c'est ce qu'elle aurait voulu"... Oui, enfin les deux autres ont l'avantage de pouvoir demander directement son avis à la damoiselle, contrairement à lui...). Le choix de situer l'intrigue en Italie et d'y tourner le film est également payant, les paysages et les édifices sont superbes et donnent un côté concret à ce conte tout en changeant des habituelles inspirations celtiques.

On ne peut parler du film sans évoquer son point noir: sa musique. Composée par Andrew Powell, si elle adopte à de rares instants des plages symphoniques sans grand relief mais agréables, c'est surtout un pur produit des années 80 qui détonne totalement. Hélas, sans même une volonté postmoderne comme les reprises de succès rock qui ponctuaient Chevalier. Le pire étant pendant les scènes de combat: entre la bande originale et les chorégraphies peu inspirées et mollement filmées par Richard Donner, on tombe instantanément dans le ringard. Ce n'est pas un hasard si le duel final entre Navarre et Marquet qui n'est pas embarrassé de ce boulet et se déroule dans un quasi-silence est nettement plus réussi, aidé également il est vrai par une approche plus élaborée en commençant à dada en pleine cathédrale avant de finir à pied, le héros vêtu de noir et le vilain de blanc.

Le casting en revanche est pour beaucoup dans le charme du film. Matthew Broderick est attachant et malgré une tendance au monologue humoristique à l'adresse de Dieu, qui se calme quand il trouve de la compagnie, il n'est jamais agaçant. Une ou deux expressions outrées ici et là mais on est loin du faire-valoir comique qu'il aurait pu être. Rutger Hauer sans surprise a un charisme fou en chevalier maudit qui se dégèle progressivement au contact de Philippe mais reste ombrageux et que dire de Michelle Pfeiffer au sommet de sa beauté? John Wood, qui avait déjà croisé Broderick sur Wargames ne manque pas de prestance en vilain évêque même s'il manque, en revanche, de développement. On reconnaîtra aussi un Alfred Molina hirsute en chasseur de loups, jamais aussi terrifiant qu'il aurait pu l'être, malheureusement.

Dommage donc, qu'un choix musical peu heureux inscrive totalement Ladyhawke dans les années 80 et pas dans ce qu'elles avaient de meilleures alors qu'il y avait matière à créer un beau conte intemporel, le reste étant d'un tonneau d'infiniment plus bon goût.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 13 Juin 2024, 19:29bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".