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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The White Lotus, saison 1
Le White Lotus est un luxueux hôtel qui accueille à Hawaï les vacanciers les plus riches et les plus exigeants. Le couple Patton vient y passer sa lune de miel, la famille Mossbacher espère un peu de détente et l'esseulée Tanya est sur l'île pour répandre dans l'océan les cendres de sa mère. Le séjour d'une semaine, ponctué d'incidents, va virer au drame.

La première saison de cette série créée, écrite et réalisée par Mike White avait été la petite sensation de l'été 2021. Au point de transformer les six épisodes racontant une histoire complète en anthologie: le White Lotus n'est pas un hôtel indépendant mais fait partie d'une chaîne, ainsi chaque saison se concentrera sur un établissement différent, en variant les pays et les personnages. L'attention et le succès que cette nouvelle venue sur HBO à l'époque s'inscrit dans un thème plus large récurrent à l'écran depuis quelques années: montrer une poignée de gens très riches, généralement tous plus antipathiques et paumés les uns que les autres, évoluer dans des décors de luxe, généralement en vacances, et se livrer à un petit jeu de massacre physique ou psychologique.

On sait dès la scène d'introduction qu'on se retrouvera avec un cadavre sur les bras et que ce ne sera pas Shane Patton, jeune marié qui n'a pas envie d'entrer dans les détails de sa lune de miel. Alors qui? Son épouse, Rachel, une journaliste pour sites sensationnalistes d'un milieu plus modeste que le sien et qui déchante rapidement devant la conduite de son mari? Un des quatre membres de la famille Mossbacher ou l'amie de la fille du groupe, Paula? Tanya, une femme mûre alcoolique et malheureuse? Ou un membre du personnel comme le manager Armond, que le conflit grandissant avec Shane pour une histoire de mauvaise suite attribuée pousse dans ses derniers retranchements? Chaque épisode se déroule sur une journée, rapprochant de l'échéance et exacerbant tension, confusion et faux espoirs chez les clients comme chez les employés du White Lotus.

Le suspense n'est pas vraiment à son comble, le rythme est trop plan-plan pour nous entraîner dans une vraie spirale infernale conduisant à la mort. La peinture des différents personnages est cependant savoureuse, notamment la famille Mossbacher, affichant volontiers de grands propos progressistes tout en profitant de leur statut privilégié. La férocité de mise met aussi mal à l'aise car on devine d'avance les désillusions à venir comme celle de Belinda, responsable du spa qui espère obtenir l'aide de Tanya qu'elle aide psychologiquement autant que par ses massages pour lancer sa propre entreprise. Tanya est néanmoins bien trop fragile et prise par ses problèmes pour que l'on imagine une véritable association et la conclusion de cette intrigue sera aussi logique que cynique. Les personnages semblent condamnés à rester à leur place désignée, les riches intouchables quoi qu'ils leur arrivent, les autres tenus de leur faire plaisir d'une façon ou d'une autre ou de disparaître. Seul Quinn Mossbacher, adolescent renfermé et accroc aux écrans parviendra à trouver une échappatoire et amener un brin d'optimisme au tableau.

Le casting réunit des visages souvent familiers à défaut de grandes vedettes. Alexandra Daddario est lumineuse en jeune mariée qui découvre peu à peu le rôle de femme-trophée que l'on attend d'elle tandis que Connie Britton écrase sa famille de ses certitudes. Steve Zahn, que je connaissais surtout comme le comparse régulier de Paul Walker avant que ce dernier ne soit associé à jamais à Fast and Furious est excellent en père de famille aussi drôle que pathétique tandis que Jennifer Coolidge nous balade systématiquement entre le rire et la gêne tout comme Murray Bartlett en manager qui perd les pédales. Soulignons également la bande-son au style reconnaissable mais toujours fascinant de Cristobal Tapia de Veer qui est pour beaucoup dans l'ambiance à la fois planante et pesante des lieux.

Farce acide sur les rapports de classes plus que thriller, cette première saison de The White Lotus prend son temps pour parvenir à son but, épousant un rythme correspondant au farniente des vacanciers plus qu'à la frénésie du personnel qui s'active pour les servir. La férocité ambiante fait suffisamment mouche pour être curieux d'une autre session.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 10 Juin 2024, 21:23bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".