Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Sanctuaire
Alice, jeune fille sourde et muette, retrouve subitement l'ouïe et la voix en se rendant dans un champs jouxtant l'église Saint-Joseph où elle et sa mère font leurs dévotions. Gerry Fenn, ambitieux journaliste, flaire un scoop qui se confirme quand Alice guérit à son tour des pèlerins atteints de maladies incurables. Alors que le clergé enquête pour être certain qu'il s'agit bien de miracles, les fidèles et les curieux affluent dans le petit village, au grand plaisir des entrepreneurs locaux. Fenn, quant à lui, commence à soupçonner qu'Alice n'est plus elle-même et que ses intentions n'ont rien de célestes.

Une fois n'est pas coutume, je ne me suis pas lancée dans l'inconnu en sélectionnant ce roman du défunt catalogue Pocket Terreur (depuis réédité chez Bragelonne comme les autres bouquins de James Herbert). Je l'avais lu au collège et certains passages (des morts violentes évidemment) m'étaient restés en tête tandis que le reste s'effaçait rapidement. Le sentiment aussi d'un livre effrayant au point d'en être désagréable, et ayant lu et peu apprécié le pourtant populaire Fog des années plus tard, j'avais décidé de laisser Herbert soigneusement de côté. Jusqu'à ce que je retombe sur celui-ci en bouquinerie et me dise qu'il fallait peut-être lui donner une seconde chance.

En terme d'horreur, j'ignore pourquoi, alors que j'avais déjà quelques Stephen King au compteur, j'en ai conservé le souvenir de quelque chose de si hardcore. Car à la relecture, hormis quelques morts bien gratinées dont je gardais des images vives (la mort du père d'Alice et un lynchage en particulier) et de quelques scènes de sexe aussi détaillées que pas franchement utiles, il n'y a rien qui sorte de l'ordinaire. Le roman prend au contraire son temps pour amener les personnages et installer le malaise auprès du lecteur comme chez une poignée de protagonistes, sans spectaculaire. Que ce soit le sceptique et ambitieux Fenn ou les prêtres Hagan et Delgard, ils sont les premiers à comprendre sans déterminer l'origine exacte de leurs pressentiment que le destin miraculeux d'Alice n'est pas forcément une bonne nouvelle. On suit un personnage principal au départ peu sympathique, sans grands scrupules pour obtenir un scoop mais qui va peu à peu penser à autre chose qu'à sa carrière. En face de lui, Herbert dénonce les opportunistes qui profitent des capacités d'Alice pour faire fortune, qu'il s'agisse de commerçants ou d'un évêque qui avance avec prudence mais est bien conscient de ce qu'une thaumaturge apporterait à l'Église catholique. Le portrait de celle-ci n'est pas tout noir puisque les curés plus bas situés dans la hiérarchie ne sont pas aveuglés par leur foi ou leurs ambitions.

L'auteur a beau avancer que l'origine du Mal n'est pas dû à la sorcellerie mais à quelque chose au-delà peut-être explicable scientifiquement, on reste dans le fantastique à base de possession, de "miracles" et on laisse deviner une intervention bénéfique pour sauver la situation à la fin... D'une certaine manière car Fenn accomplit finalement peu pour contrer Alice, dont la chute pour destructrice qu'elle est ne l'est pas autant qu'on le laisse initialement penser et ironiquement provoquée par un acte imprévisible qui n'a rien d'héroïque.

Sanctuaire est un roman d'horreur utilisant les ficelles habituelles du récit de possession tout en essayant légèrement de le détourner. Il reste toutefois très classique, parfois un peu trop délayé, mais assez efficace avec quelques scènes mémorables.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 7 Avril 2024, 16:02bouillonnant dans le chaudron "Littérature".