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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Albert Keith, collectionneur, achète un tableau dont son ami Waverley affirme qu'il correspond à la description d'une peinture dans la nouvelle Le modèle de Pickman d'H.P. Lovecraft. En creusant la question, les deux hommes commencent à soupçonner que les récits de l'écrivain n'étaient pas des fictions mais des avertissements. Est-il encore temps d'empêcher le retour des Grands Anciens?

Avant d'être l'auteur de Psychose, Robert Bloch était un adolescent qui dévorait les nouvelles de Lovecraft dans les magasines pulp qui les publiaient. Au point d'entamer une correspondance avec l'auteur qui loin de se contenter de le remercier pour ses lettres de fan, l'a également encouragé à écrire. Il n'est donc pas étonnant que Bloch fasse partie des romanciers et nouvellistes qui n'ont pas résister à la tentation d'exploiter la fascinante cosmogonie du bonhomme. Ce court roman, paru précédemment en France sous le titre Retour à Arkham se présente donc comme un pur hommage au mentor de Bloch.

Le simple achat d'un tableau va plonger les protagonistes dans une suite de mésaventures terrifiantes dans lesquelles ils auront loisir de tester la véracité des écrits de Lovecraft. Les personnages de ceux-ci finissaient généralement morts, ou fous, ou en sursis. Dans le meilleur des cas, un futur atroce n'était acceptable que parce que l'on espérait que des entités éternelles n'allaient se réveiller que quand l'humanité ne serait plus là pour s'en soucier. Ici, malheureusement pour ceux qui luttent contre les Grands Anciens et les cultes à leur service, l'échéance semble bien plus proche. Tous les ingrédients du récit lovecraftien sont là et Bloch sait les manier. Néanmoins, contrairement aux reprises récentes de l'univers de Lovecraft, à la fois hommages et critiques des aspects moins reluisants de son œuvre ou qui au moins sans remettre ouvertement en cause les travers évitaient de les reprendre, l'auteur n'est pas là pour déboulonner la statue du commandeur. Au contraire même, il s'emploie même à justifier certaines caractérisations racistes sous prétexte de symbolisme. On ne va pas faire mine de s'en étonner, un roman écrit il y a presque cinquante ans par un protégé de H.P. Lovecraft allait difficilement se montrer incisif.

En reprenant explicitement des éléments des nouvelles de Lovecraft, Robert Bloch offre quoiqu'il en soit son content d'horreur cosmique. Pour la remise en question, ce n'est simplement pas la bonne adresse.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 7 Mars 2024, 20:05bouillonnant dans le chaudron "Littérature".