Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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True Detective, saison 4: Night Country
La petite ville d'Ennis en Alaska s'apprête à passer plusieurs semaines plongée dans la nuit. C'est alors que les scientifiques d'un laboratoire voisin sont tous retrouvés morts gelés, sans que l'on comprenne ce qui a pu les pousser à fuir sur la glace. Liz Danvers et Evangeline Navarro tentent d'élucider ce mystère malgré les tensions entre elles.

L'accueil réservé à la saison 3 de True Detective avait été moins sévère que celui de la saison précédente mais Nic Pizzolato ne semblait pas pour autant recevoir les éloges des débuts fracassants de sa série qui a la base aurait d'ailleurs dû se cantonner à sa première enquête. Aussi n'attendait-on pas de pied ferme une saison 4 qui a pourtant fait une arrivée remarquée. Notamment car Pizzolato laissait la main à Issa López, réalisatrice du remarqué Ils reviennent... qui s'occupe ici du scénario et de la mise en scène des six épisodes qui constituent cette nouvelle intrigue. Elle situe cette dernière en Alaska et substitue le duo en tête d'affiche jusqu'ici masculin par deux actrices, Jodie Foster qu'on ne présente plus et Kali Reis, ancienne championne du monde de boxe reconvertie dans l'art dramatique ce qui a en juger par sa performance ici est une réorientation des plus prometteuses.

La première saison de la série se déroulait dans l'ambiance poisseuse de la Louisiane et on y citait volontiers Le Roi en Jaune sans jamais verser dans le fantastique de l’œuvre de Chambers. López n'hésite pas à y aller plus franchement dans le surnaturel, usant de l'implantation en Alaska où il semblerait que la population ait tendance plus que la moyenne à voir des revenants et où la rudesse glacée du climat nordique et les semaines entières de nuit sont propices à poser un cadre horrifique qui a déjà fait ses preuves, aussi bien dans le mythique The Thing de John Carpenter que dans la plus récente The Terror où l'on aimait aussi couper des langues. Bizarrement, au jeu des références, étant en pleine lecture des Livres de Sang de Barker, la "sculpture de glace" m'a évoqué une nouvelle dans laquelle des personnages connaissaient une fin similaire mais dans du sable où ils grillaient au soleil avant qu'on leur porte secours. Idée reprise par Barker dans son film Le Maître des Illusions, y a-t-il eu influence, j'ignore de le savoir mais l'image est forte. Oh, et Guillermo Del Toro ne s'est pas privé sur Twitter de complimenter et reposter des éloges sur sa collègue et compatriote et il y a un point commun amusant avec La Forme de l'eau.

Des citations, volontaires ou non, ne font pas une intrigue. Qu'en est-il de celle-ci? Encore une fois, on mêle des flics au lourd passé à une enquête alambiquée. L'aspect torturé des protagonistes est un élément récurrent dans la série mais il y a toujours tendance à charger la mule. On n'atteint pas les sommets du personnage de Farrell en saison 2 mais que ce soit au niveau des tragédies familiales ou professionnelles, Navarro et Danvers arrivent avec un sacré bagage. La première s'en sort mieux que la seconde dont la manie de rabaisser tout le monde est rapidement usante même si c'est revendiqué. En faisant la part belle à des apparitions spectrales, on peut s'attendre à tout mais une partie du mystère (le mobile) est rapidement discernable bien qu'il faille attendre le dernier épisode pour vraiment faire la lumière sur des points moins prévisibles. Comme souvent, l'essentiel n'est pas vraiment là (je n'ai en fait aucun souvenir de qui a commis quoi dans les saisons précédentes et quelque chose me dit que celle-ci me restera un peu plus en mémoire). La psychologie des différents personnages se voit accorder une place de choix, pas seulement celle des deux enquêtrices et on évoque également les problèmes de pollution et de droits des populations locales avec une histoire de mine qui rend l'eau impropre à la consommation. L'aspect fantastique n'est pas juste un habillage pour brouiller les pistes mais permet d'évoquer un peu les croyances et traditions des autochtones.

On pourra toutefois vraiment trouver qu'il s'agit d'un enrobage pour détourner l'attention d'une intrigue policière pas si habile et non dépourvue de longueurs, surtout sur la fin, malgré la durée réduite de la saison par rapport aux trois précédentes. Le parcours du personnage de Danvers, notamment sa relation avec sa belle-fille, peut également paraître trop convenu. Le contexte ne manque cependant pas d'attrait et outre les deux actrices cités, le casting est plus que recommandable: Fiona Shaw, Christopher Eccleson ou encore John Hawkes.

Le créateur de la série peut bien pester contre certains choix narratifs que sa remplaçante a fait, elle se tire plus qu'honorablement de l'exercice. À voir si elle transforme l'essai dans une saison 5 déjà validée.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 6 Mars 2024, 19:51bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".