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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Audrey Rose
Bill et Janice Templeton mènent une existence de rêve dans leur superbe appartement new-yorkais en compagnie de leur fille de onze ans, Ivy. Jusqu'au jour où ils repèrent un homme qui rôde sans arrêt dans leur champ de vision et semble s'intéresser de près à Ivy. L'inconnu les approche enfin et leur explique qu'il est persuadé que leur fille est la réincarnation de la sienne, Audrey Rose, et que sa vie est en danger.

Frank De Felitta, scénariste pour la télévision qui avait du mal à vendre ses scripts pour le grand écran, semble avoir trouvé la parade pour y parvenir: écrire un best-seller adaptable pour le cinéma et puisqu'il a de l'expérience, se charger lui-même de transformer le livre en scénario. Audrey Rose capte des éléments dans l'air du temps dans les années 70: une gamine jolie et vive prise de crises qui déconcertent ses parents et dont la raison pourrait être surnaturelle, comme dans L'Exorciste qui avait triomphé un peu plus tôt; un intérêt pour l'hindouisme et l'Inde, alors que le mouvement hippie commençait à décliner mais était tout frais dans les mémoires. En charge de réaliser l'adaptation, nul autre que Robert Wise, cinéaste capable de livrer des classiques dans des genres aussi divers que la science-fiction ou la comédie musicale et qui s'était frotté avec brio au fantastique avec La Maison du Diable d'après Shirley Jackson.

Sans surprise avec l'implication de l'auteur, le film est proche du livre. Il effectue néanmoins des coupes franches: le voyage de Hoover en Inde est ainsi expédié en quelques répliques illustrées par des images qui semblent issues d'un documentaire et le procès qui oppose les Templeton à Hoover, gros morceau de la dernière partie du roman, est réduit à l'essentiel. On réduit également la part des personnages secondaires pour se concentrer sur les Templeton et Hoover. Les violents cauchemars d'Ivy, revivant l'accident qui a coûté la vie à Audrey Rose, offrent quelques scènes marquantes qui ont forcément valu au film d'être comparé défavorablement au film de William Friedkin. En effet, rien de très spectaculaire, pas d'insultes ordurières, de vomi et de tête tournant à 180°. De Felitta et Wise ne s'emploient pas à terroriser le spectateur même si Ivy peut par moment être inquiétante mais préfèrent montrer le désarroi et la souffrance des parents: Hoover qui a perdu sa femme et sa fille dans des circonstances tragiques, dont on peut penser qu'il cherche à récupérer Ivy mais qui veut surtout préparer les Templeton à ce qui risque d'arriver et à leur faire comprendre que la mort n'est pas une fin; Bill et Janice, qui réagissent différemment, le premier sceptique puis hostile, la seconde plus réceptive.

Le rythme est lent et tout de même un brin languissant par moment. Alors que Janice tente de comprendre ce qui arrive à sa fille, Bill campe sur ses positions, de manière compréhensible devant l'histoire incroyable que leur conte Hoover mais on a de plus en plus la sensation qu'il agit moins pour protéger sa fille et globalement son foyer d'un intrus que pour conserver sa vision du monde intacte, devenant de ce fait antipathique là où sa femme, ballottée d'un point de vue à l'autre, semble surtout incertaine mais prête à accepter n'importe quoi pouvant aider Ivy. Quant à Hoover, il est certes capable d'atténuer les crises d'Ivy en s'adressant à Audrey Rose à travers elle mais il est conscient de ne pouvoir apporter de solutions durables.

La psychologie des personnages étant sous le feu des projecteurs plutôt que les effets de frousse, il fallait des interprètes à la hauteur. Un relativement jeune Anthony Hopkins s'avère impeccable dans le rôle d'Eliott Hoover, devenu britannique pour l'occasion. Un homme endeuillé et forcé de revivre le calvaire de sa fille en entrant en contact avec Ivy mais qui essaie d'alerter une famille d'inconnus sur ce qui leur arrive. Je ne connaissais Marsha Mason que par Frasier où elle jouait la joviale et vulgaire Sherry. Elle est ici aux antipodes en bourgeoise élégante terrifiée pour sa fille et à la recherche de réponses. John Beck hérite du rôle le plus ingrat, celui de Bill, et le joue avec l'assurance du type habitué à ce que tout fonctionne toujours comme il veut et peu patient face à l'imprévu, ce qu'il fallait probablement. Ivy n'a qu'une scène où elle s'interroge vraiment sur ce qui lui arrive faute de se souvenir de ses crises mais cela n'empêche pas Susan Swift de jouer sur plusieurs registre, la gamine pleine de vie ou possédée, et sa scène d'hypnose démontre qu'elle n'avait pas seulement à se contenter de se rouler par terre en hurlant. Le personnage n'est pas développé mais son sort importe et elle n'y est pas pour rien.

Les spectateurs en attente du grand frisson en seront donc pour leurs frais en dépit de quelques scènes angoissantes. Audrey Rose est avant tout un drame familial bien servi par ses acteurs, paré d'atours fantastiques en situant l'origine du mal qui torture la fillette dans une réincarnation douloureuse plutôt qu'une intervention démoniaque.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 22 Février 2024, 16:13bouillonnant dans le chaudron "Films".