Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Gilded Age, saison 2
Agnès accueille à New York son neveu Dashiell et découvre avec stupeur que Marian donne des cours de dessin à la fille de ce dernier. Pendant ce temps, Bertha Russell entend faire passer le tout nouveau Metropolitan Opera devant l'Academy et se livre à une véritable guerre d'influence. Elle n'est pas au bout de ses surprises quand une vieille connaissance réapparait.

Il y a un peu plus d'un an, la nouvelle série de Julian Fellowes, le créateur de Downton Abbey, arrivait en grandes pompes sur HBO. Le passage de l'autre côté de l'Atlantique s'expliquait par le déplacement de l'action vers le Nouveau Monde, où l'on découvrait les relations chaotiques entre une vieille famille de la grande société, les Van Rhijn, et leurs nouveaux voisins à la fortune aussi impressionnante que récente, les Russell dans le XIXe siècle finissant. Il y avait une jolie jeune femme chez les Van Rhijn, un joli jeune homme chez les Russell, difficile de ne pas voir en eux les germes d'une alliance entre les deux univers pas aussi différents que la matriarche Van Rhijn, Agnès, voudrait le croire. Avant d'y arriver, que d'embûches et d'histoires annexes. Rien de bien neuf dans les personnages, les péripéties et encore moins dans les intrigues parallèles entre maîtres et domestiques mais il y avait un certain plaisir à contempler cette opulence, ces drames pas franchement traumatisants pour le spectateur.

La deuxième saison s'inscrit dans cette droite lignée. Tout le monde a sa petite intrigue, toutes ne sont pas du même intérêt. Exit l'opportuniste Raikes, Marian rencontre le cousin Dashiell, veuf doté d'une adorable fille. Pendant ce temps, Larry Russell aimerait bien prendre du bon temps, Bertha Russell a trouvé le moyen définitif de s'imposer dans la haute société et son mari est en butte aux revendications des travailleurs. Quant à Peggy Scott, elle continue de naviguer entre journalisme et secrétariat, Ada rencontre un aimable pasteur, et le valet Jack essaie de réparer son réveil-matin... Dit comme cela, ce n'est pas bien palpitant mais on s'amuse à voir Bertha Russell manœuvrer pour faire du Met l'opéra new-yorkais incontournable (le fait qu'on diffuse des opéra du Met dans les cinémas de France et de Navarre et que l'Academy n'évoque rien donne une idée de qui remporte le duel) et subir quelques déconvenues alors que Turner fait son grand retour avec un nouveau statut. Quant à Ada, en huit épisodes il lui arrive semble-t-il plus qu'en toute une vie, on aurait pu s'attendre à ce que Fellowes s'étale un peu plus mais si aucune grosse ficelle n'est évitée, le changement de cartes amène un potentiel intéressant pour la suite.

Le showrunner n'est cependant toujours pas à son affaire quand il s'agit d'aborder des sujets sociaux un peu plus profonds que de savoir qui sera la grande mécène de la scène new-yorkaise ou si les entremets plairont au duc de Buckingham. L'expédition dans le Sud permet à Peggy de se faire une idée de ce qu'est le racisme dans ce coin des États-Unis alors qu'elle y est déjà confrontée dans le Nord, Russell fait face à des syndicalistes très remontés... Néanmoins, on reste dans le feutré, le timide, loin des explosions de violence auxquelles on aurait pu s'attendre (et sur lesquelles HBO n'aurait pas mégoté). D'où le sentiment que Julian Fellowes passe trop à côté d'un sujet au point où il aurait peut-être mieux valu qu'il ne l'aborde pas. Pendant ce temps, le personnage de Gladys est très peu en avant cette saison et pourtant l'on devine les manigances qui l'entourent probablement encore à son insu. La jeune femme connaîtra probablement un destin à la Cora Crawley, peut-être des restes du projet de préquelle de Downton Abbey qui refont surface.

Les acteurs principaux sont désormais fort à l'aise et n'ont pas vraiment l'occasion d'offrir grand chose de nouveau. Larry se dévergonde un peu mais rentre vite dans le rang car on sait quel cap il doit suivre et les dernières scènes suggèrent que le personnage aussi. Parmi les nouveaux, on remarque surtout Robert Sean Leonard, probablement parce qu'il s'agit de Robert Sean Leonard. Les bons partis sont toujours un peu trop fades pour faire vibrer la corde sensible.

Cette saison 2, hormis quelques rebondissements ou la vitesse à laquelle ils arrivent, ne surprend pas mais regarde-t-on cette série pour être surpris ou pour goûter au charme suranné d'un feuilleton en costumes qui ne risque pas de choquer ou de déranger? Si on est à la recherche de la première option, on n'a pas frappé à la bonne porte. Pour les autres, on entre, on enfile les charentaises et on savoure.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 19 Décembre 2023, 19:44bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".