Raylan entend bien coffrer Boyd une bonne fois pour toutes mais il est distrait par un groupe suspect essayant d'acquérir des terres dans le comté de Harlan. Boyd se consacre à nouveau aux cambriolages de banques pour le compte de Katherine Hale mais soupçonne qu'il peut toucher le gros lot en faisant cavalier seul.

Justified, dernière. Ou presque puisque Raylan a fait récemment son retour dans Justified: City Primeval mais a priori, ses aventures dans le Kentucky sont derrière lui. Pour ce qui se devait d'être un bouquet final, on fait revenir quasiment tous ceux qui ont survécu jusqu'ici, même brièvement: un représentant des Crowe, le dernier des Bennett, Loretta, Limehouse... Et arrive un ennemi encore plus retors que les précédents, Avery Markham, qui compte bien mettre la main sur le Comté de Harlan. Son passé est lié à celui d'autres personnages bien connus, ses hommes de main tous plus hauts-en-couleur les uns que les autres se succèdent dans une intrigue alambiquée et bourrée de rebondissements et de trahisons, au point que par moment on ne sait plus toujours qui est dans quel camp, qui a trahit qui ou s'apprête à le faire et pourquoi, qui est prêt à passer l'éponge et qui va se montrer rancunier. Quant à Raylan, il ne rigole pas cette saison dans sa volonté de coincer Boyd mais s'attire comme il se doit des ennuis auprès de sa hiérarchie et du FBI. Non que cela lui donne des insomnies, il a l'habitude.

On tourne beaucoup autour d'un coffre fort dans le sous-sol d'une pizzeria dont le contenu excite toutes les convoitises, ce qui va générer quelques moments d'humour noir (les explosifs, c'est délicat à manier) mais surtout pas mal de tension pour le pauvre Boyd. Si l'on est dans du pur polar, le côté western moderne n'est pas occulté pour autant. On attendait un duel au sommet entre Raylan et Boyd, ils ont droit à un beau face-à-face même si la conclusion ne part pas dans la direction attendue (ou peut-être que si, justement). On ne sera pas pour autant lésé d'un gunfight dans la pure tradition, le marshall-adjoint croise sur sa route le personnage parfait pour ça, tout à fait excité à l'idée de se comporter comme au Far-West.

La preuve qu'on est dans un western d'ailleurs, il y a Sam Elliott. Un Sam Elliott qui s'est rasé la moustache, probablement pour être plus crédible en méchant (il l'est) même si le voir sans pilosité entre le nez est la bouche est aussi perturbant pour moi que la vision de Moi, Claude Empereur, le péplum de la BBC des années 70 dans lequel Patrick Stewart a des cheveux et John Rhys-Davies n'a pas de barbe (et dans lequel John Hurt fait la danse des sept voiles dans un bikini en lamé doré mais on s'éloigne de plus en plus du sujet). On invite encore des anciens de Deadwood, ici Garret Dillahunt qui n'a jamais de chance quand il croise la route de Timothy Olyphant, et aussi quelques bonnes gueules telles que Jeff Fahey ou bien Shea Whigham.

Outre les nombreux coups de poignards dans le dos et coups de feu dans la tronche, cette dernière saison, peut-être parce que c'est l'heure des adieux, se montre particulièrement touchante, en revenant sur les relations complexes qui unissent Raylan, Boyd et Ava. Des relations qui ne peuvent bien finir mais la conclusion arrive à ne pas être trop noire sans céder à la facilité. Les compromis sont généralement difficiles, ici il y a un bon équilibre même si avec des spécimens comme cela, on ne peut pas vraiment avoir de résolutions saines et totalement honnêtes.

Cette sixième saison ne déçoit pas et offre des adieux à la hauteur à Raylan, ses collègues et ses ennemis, ainsi qu'au comté sec d'Harlan, centre de trafics en tout genre. Une belle sortie mais cela fait plaisir de s'avoir qu'il y a encore un peu de rab de Raylan Givens et compagnie avec quelques cheveux blancs en plus. Adieu mais à suivre, donc.