Dewey Crowe touche une jolie somme en compensation des coups donnés par Raylan. Ce dernier doit se rendre en Floride où il rencontre le reste de la remuante famille Crowe. Alors qu'Ava est en prison, Boyd part pour Detroit à la recherche d'un chargement d'héroïne manquant.

Après la chasse à l'homme de la saison précédente et ses nombreux rebondissements, qu'allait-on mijoter pour la saison 5? Et surtout qui proposer comme nouveaux antagonistes face à un Raylan décidément toujours impavide, quoiqu'il lui tombe sur le râble. On avait fait connaissance de Dewey Crowe dans le tout premier épisode, néo-nazi simplet à la solde de Boyd, le voilà à la tête d'une fortune de 300.000 dollars, qu'il investit dans son rêve, une piscine hors-sol en plastique et un bar minable avec caravane-bordel attenante. On le laisserait bien mijoter dans son coin si ce n'est que ses cousins arrivent du Kentucky et s'ils sont tout aussi bas-du-front que lui, ils sont bien plus redoutables. Enfin, pas tout à fait. C'est simple, si les Crowe ont un prénom qui commencent par D, tous aux abris. Wendy et le jeune Kendal sont plus nuancés et une bonne partie du dénouement va reposer sur leurs choix. Non que Dewey n'en fasse pas aussi de cruciaux et on va passer cette saison de crapule suffisamment pathétique pour être presque sympathique à danger public en roue libre.

Comme d'habitude, on mêle différentes sous-intrigues indépendantes mais qui finissent tôt ou tard par se rejoindre, avoir des conséquences les unes sur les autres. Boyd s'empêtre plus que jamais dans des deals avec la pègre de Detroit tandis que Duffy sert d'intermédiaire plus ou moins fiable, allié tant que sa peau n'est pas trop en jeu pendant qu'Ava est prise en plein drame carcéral avec maton sadique et entreprenant, clans rivaux et tout le tralala. Joelle Carter a donc fort à faire cette saison et elle est toujours impeccable mais le drame carcéral est un genre que je goûte assez peu (même s'il faudra bien un jour ou l'autre que je me lance dans ses classiques, parce que nope, toujours pas vu Les Évadés ou Oz) donc malgré la tension indéniable, ce ne sont pas les passages qui m'ont le plus passionnée.

Quant à Raylan, désormais père d'une petite fille qu'il ne voit que via Skype (ou Zoom), sa manière très personnelle de mener ses affaires le met en porte-à-faux vis-à-vis d'Art quand celui-ci comprend qu'il est en lien avec la mort de Nicky Augustine mais à force de le voir se tirer avec nonchalance de tous les mauvais pas, il faut bien admettre qu'il est difficile de vraiment s'inquiéter pour sa carrière et pour sa liberté, il retombe toujours sur ses pattes tandis que ses collègues doivent bien admettre que bon, les méthodes sont douteuses mais les résultats sont là et les intentions sont bonnes. On est plus que jamais dans le retour du shérif (marshal adjoint, certes) de western traditionnel, figure remise au goût du jour mais pas tellement en cause malgré sa vie sentimentale désastreuse.

Ce qui nous amène aux nouveaux personnages, dont Allison, assistante sociale incarnée par Amy Smart chargée du cas Kendal Crowe. Ce dernier, d'abord caricature d'adolescent à problèmes devient touchant, coincé dans une famille de voyou et Wendy Crowe (Alicia Witt), de complice de ses frères, gagne peu à peu la sympathie tandis que Michael Rappaport et A.J. Buckley campent de bons gros psychopathes. Parfois le temps d'un épisode on croise ici Eric Roberts, là William Forsythe tandis que Mary Steenburger déboule dans la peau d'une antagoniste dont on sent qu'elle est introduite pour donner sa pleine mesure dans la saison suivante. Les intrigues unitaires se font rares, en fait on ne compte qu'une enquête indépendante liée à un pirate (informatique) unijambiste (avec une prothèse à la place de la jambe de bois XXIe siècle oblige mais on a compris l'idée).

Au terme de cette saison, Boyd a de nouveaux objectifs, ou plutôt se dirige vers un retour aux sources. De quoi mener à un ultime duel entre lui et Raylan, dans la plus pure tradition? À suivre...