Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le règne animal
Une vague de mutations frappe la population, transformant progressivement certains individus en animaux. François, flanqué de son fils Émile, s'installe dans les Landes, près d'un nouveau centre où va être enfermée sa femme Lana, affectée par le phénomène. Un accident relâche dans la nature Lana et d'autres hybrides. Tandis que François tente de retrouver son épouse avant l'armée, Émile commence à montrer des signes de mutation.

Lorsqu'un film de genre français sort sur les écrans, c'est souvent avec un mélange de curiosité et d'appréhension qu'on l'accueille. On a envie de pouvoir le ranger au rang des réussites, de celles qui permettent de dire que si, vous voyez, on sait faire, ne partons pas défaitistes d'entrée et encourageons la production d'autres œuvres fantastiques. Néanmoins, un peu trop souvent, c'est la déception qui est au rendez-vous doublée de trop faibles entrées en salle. Le règne animal, co-écrit et réalisé par Thomas Cailley, remarqué quelques années plus tôt avec Les Combattants, est arrivé précédé de bons échos cannois, de critiques élogieuses et de plus, propose un pitch qui rappelle forcément les films de contamination tout en y injectant une dose d'originalité par la nature du trouble qui frappe l'humanité.

Plutôt que de montrer la propagation de l'épidémie, une équipe de vaillants scientifiques luttant pour trouver et répandre l'antidote ou un groupe hétéroclite de quidams lancé dans un périple et menacé par les infectés, on nous plonge dans une situation bien établie, vue à hauteur d'homme. On ne sait rien de l'origine du mal (si c'en est d'ailleurs vraiment un), on parle de progrès de la médecine sans en avoir de manifestation concrète, on suit les personnages dans un univers où l'on peut se mettre à muter et l'on voit comment ils gèrent cela au quotidien: l'inquiétude ou le rejet pour un membre de la famille en mutation, les rapports avec les gendarmes et l'armée chargés de traquer les créatures dans des centres, les discussions des lycéens entre ceux craintifs, ceux avides de chasser de la bestiole, ceux prônant la cohabitation... La relation entre François et son fils Émile est le cœur du film, tout d'abord en opposition au sujet de Lana, épouse du premier qui, en mutant, a blessé le second avant d'être internée.

François est motivé par son amour pour sa femme mais alors que l'humanité de celle-ci disparait, sa détermination va vaciller. Émile ne veut rien avoir à faire avec les "bestioles" au point de prétendre devant ses nouveaux camarades que sa mère est morte mais passé l'horreur de se découvrir lui-même mutant, va expérimenter une nouvelle liberté au fur et à mesure que son corps change en se liant d'amitié avec un homme-oiseau. Les créatures sont dévoilées petit à petit, et elles sont l'une des grandes réussites du film, avec un soin particulier apporté aux maquillages. Le contexte et les questions soulevées sont établis sans que cela soit trop pesant comme cela peut l'être quand on se lance dans le fantastique à thèse et Calley tire un beau parti des paysages et de l'implantation dans le sud-ouest de la France (qui aurait imaginé assister à une traque menée sur des échasses sans que cela tombe dans le comique)? Le film réserve quelques beaux moments de poésie lors de l'envol de Fix notamment mais aussi lorsque Émile pénètre enfin dans le sanctuaire des créatures, avec qui il se sent de plus en plus d'affinités. La musique d'Andrea Laszlo de Simone participe beaucoup au sentiment d'émerveillement et d'enthousiasme de ces séquences.

Avec une relation père/fils déterminante dans l'histoire, il fallait un duo d'acteurs à la hauteur. Romain Duris et Paul Kircher le sont. Le premier est parfait en père un peu pédant, citant René Char, un peu hypocrite à tenir à une alimentation saine tout en fumant comme un pompier, mais surtout prêt à tout pour protéger son fils. Le second, au départ caricature de l'ado maussade et peu coopératif, s'ouvre peu à peu à son entourage et son environnement tandis que son humanité régresse et le dernier échange entre les deux personnages est particulièrement touchant. Les seconds rôles sont également un bon point, notamment Adèle Exarchopoulos en gendarme dépassée mais bien intentionnée et Billie Blain en camarade de classe maladroite mais compréhensive. Le film est peut-être un poil long (apparemment déjà raccourci après son passage au Festival de Cannes) et avance un peu par à coup mais rien de rédhibitoire non plus.

Un point de départ insolite intelligemment traité, un duo d'acteur émouvant et quelques scènes faisant preuve d'un beau sens du lyrisme ou de tension, voilà de bonnes raisons d'aller voir en salle Le règne animal, une des jolies surprises de cette année.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 16 Octobre 2023, 23:29bouillonnant dans le chaudron "Films".