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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Cabane dans les Bois
Un quintette d'étudiants part passer quelques jours dans un chalet isolé au milieu de la forêt. Dès la première nuit, ils découvrent une cave dans laquelle au milieu d'étranges objets, se trouve un vieux journal intime. Sitôt lue l'inscription en latin qu'il contient, la terreur se déchaine sur le petit groupe qui ignore encore que ce qu'il affronte n'est que la partie émergée de l'iceberg.

En 2011, Scream revenait sur les écrans pour un quatrième volet, continuant de creuser la veine méta initiée dans le premier, avec ses personnages conscients d'être dans une situation de film d'horreur et face à un tueur qui en connait les codes. Tout juste un an plus tard, Joss Whedon et Drew Goddard se collettent à leur tour au film d'épouvante méta avec une approche différente: là où les victimes de Ghostface cherchent à lui échapper en brisant les attentes liées à leur rôle supposé tout en ayant conscience, de suites en suites, que les règles sont également faites pour être enfreintes du côté du tueur (ce sont en tout cas les intentions affichées), les protagonistes de La Cabane dans les Bois sont forcés bien malgré eux de se plier à des clichés et d'adopter des comportements définis pour une raison qui sera dévoilée petit à petit. Assez tôt, en fait.

Difficile de parler du film sans en révéler des points importants. Il est sorti il y a plus de dix ans et en fait le pourquoi du comment est en partie montré, en partie discernable rapidement mais on ne sait jamais si vous voulez garder quelques surprises, n'allez pas plus loin avant visionnage du bestiau. Les cinq jeunes gens qui vont, situation classique de films d'épouvante, passer un séjour dans les bois, sont en fait observés et dirigés par les membres d'une organisation qui les manipulent afin de déclencher une situation horrifique à partir de plusieurs scénarios possibles. De ce fait, la personnalité des héros s'efface pour les transformer en archétypes (le sportif, l'intello, le stoner, la blonde délurée et la brune sage) grâce à des produits chimiques dispensés en coulisses où l'on parie également sur le type de monstres qui va être libéré... Dans une première partie, on suit donc à la fois les étudiants plongés dans un film d'horreur basique et les services qui contrôlent leurs mésaventures et organisent leur trépas. Puis la suite va nous plonger avec les survivants dans les entrailles de l'organisation en question.

L'approche est ludique, le résultat bancal. On peut évidemment voir une métaphore du rapport du spectateur à l'horreur: les Grands Anciens qui exigent des morts sanglantes, s'énervent s'ils n'ont pas leur dû et veulent suivre des histoires préétablies renvoient forcément à une image très peu flatteuse de celui-ci, les employés de l'organisation seraient les producteurs/scénaristes qui veillent à fournir les scènes gores et où l'exigence de résultats passe avant les désirs d'originalité (difficile de caser un triton dans une histoire de cabane dans les bois). L'usage des clichés dans la première partie est donc justifiée à chaque tournant, quand il n'est pas volontairement provoqué (la séparation des victimes quand il serait plus malin de rester groupé). Néanmoins, c'est à double-tranchant: les premières attaques sont donc amenées de manière prévisible et filmées sans grand génie, les personnages dont l'introduction laisse apparaitre qu'ils ne correspondent pas aux stéréotypes associés au genre sont contraints de s'y plier, perdant donc de leur intérêt (sauf le stoner qui fait le chemin inverse). En découle une certaine indifférence face à de simples marionnettes dont on efface les traits qui pourraient les singulariser. La deuxième partie est beaucoup plus amusante alors que le contrôle de la situation échappe aux membres de l'organisation souterraine et que l'on donne la part belle aux monstres en tout genre mais il n'y a plus vraiment de surprises là où le métrage promettait une approche plus originale, reste un jeu de massacre assez jouissif.

Le casting est également contraint par le parti-pris. Du côté des étudiants par exemple, Anna Hutchison, Jesse Williams et Chris Hemsworth (déjà tête connue grâce à Thor même si ce film a été tourné avant) tirent la paille la plus courte avec des personnages qui sitôt esquissés sont ceux qui souffrent les plus des manœuvres pour les faire entrer dans un cadre dont ils ne pourront sortir. Kristen Connolly et surtout Fran Kranz ont davantage à faire, surtout le second qui s'éloigne peu à peu de la caricature qu'il incarne. C'est surtout du côté des scientifiques qui tirent les ficelles que l'on s'amuse vraiment, avec un duo particulièrement savoureux formé par Richard Jenkins et Bradley Whitford, auquel s'ajoute ponctuellement Amy Acker, la Fred d'Angel. On retrouve d'ailleurs un peu de l'esprit de la série avec cette organisation qui rappelle le cabinet d'avocats Wolfram & Hart pour qui servir des êtres maléfiques est un travail de bureau comme un autre.

La Cabane dans les Bois ne fait jamais vraiment peur ou seulement frissonner et il est donc difficile de voir dans cet exercice de style un film capable de renouveler le genre. Le délire de la seconde moitié du film après une mise en place soigneuse du concept est suffisamment fun pour que l'on passe un bon moment devant cet essai pas tout à fait transformé.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 2 Octobre 2023, 19:51bouillonnant dans le chaudron "Films".