Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Ancient Images
Monteuse, Sandy Allan a hâte de découvrir Tower of Fears, un film d'horreur des années 30 avec Boris Karloff et Bela Lugosi réputé introuvable, dont un ami historien du cinéma a dégoté une copie. Quand ce dernier meurt sous ses yeux dans d'étranges circonstances et que le film disparait, Sandy décide de découvrir qui veut empêcher sa projection et pourquoi.

Comme je lis souvent des romans tournant autour du même sujet, quand il s'agit d'en parler, fatalement, je me répète. Ce sera le cas ici donc pour les gens qui débarqueraient: j'aime quand une intrigue, surtout fantastique, tourne autour d'un vieux film disparu, dont on ne décrira que des bribes et qui procure le malaise pour des raisons plus ou moins évidentes. C'est ainsi que La Conspiration des Ténèbres m'avait bien accrochée avant de partir dans son délire à base de... conspiration justement ou que The Grin of the Dark de Ramsey Campbell m'avait happée tout en me perdant un peu par moment. Avant The Grin of the Dark, Campbell avait déjà tâté du thème du vieux film oublié qui va provoquer une réaction en chaîne d'événements inquiétants tout en l'abordant différemment.

Le Mal, ici, n'est pas imprimé sur pellicule. Tower of Fears n'est pas plus dangereux pour la santé mentale que le reste de la filmographie de Karloff et Lugosi en dépit de sa tendance à provoquer la peur chez ses rares spectateurs, ce qui est le but d'un film d'épouvante, après tout. Il recèle cependant une clé qui pousse certaines personnes à tout faire pour qu'il ne soit pas visible et Sandy va découvrir pourquoi au cours de son enquête. On verse en fait bien davantage dans l'horreur folklorique chère aux auteurs anglo-saxons, où la campagne paisible et prospère cache des secrets sanglants et séculaires. Le télescopage entre quelque chose de très traditionnel et l'Angleterre de la fin des années 80 fonctionne et un peu comme avec Kim Newman, on sent que Ramsey Campbell a une connaissance encyclopédique de l'horreur et du fantastique, non seulement des œuvres mais aussi de ses amateurs et l'on croise aussi bien des cinéphiles éclairés que des critiques perfides, des censeurs agitant le spectre de la dégradation morale devant des films inoffensifs que des fans de gore qui s'excitent devant n'importe quelle daube du moment qu'elle a son content de scènes-chocs. Cependant, comme souvent chez l'auteur, l'ambiance est nettement plus maitrisée que l'intrigue elle-même, parfois un peu confuse, avec notamment le personnage de Roger qui se retrouve à l'hôpital victime d'un grave accident mais qui quelques chapitres plus loin est capable d'accompagner l'héroïne malgré son plâtre. Plus de peur que de mal, tant mieux pour lui mais on a plus d'une fois l'impression de sauter trop rapidement d'une scène à l'autre pour amener l'histoire vers sa conclusion.

Ancient Images vaut donc pour l'atmosphère pesante qui règne et la curiosité que le roman parvient à susciter autour de ce mystérieux film, ainsi que pour sa petite exploration du cinéma d'épouvante et de la manière dont il a pu être considéré en Grande-Bretagne, plus que pour le déroulement de son histoire et sa résolution, trop expéditive pour ne pas être frustrante.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 30 Septembre 2023, 20:40bouillonnant dans le chaudron "Littérature".