Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Avocat du Diable
Jeune avocat ambitieux, Kevin Taylor remporte un procès retentissant dans sa petite ville du New Jersey. Cela ne lui attire pas la sympathie de son entourage mais intéresse John Milton, à la tête d'un cabinet d'avocats new-yorkais, qui lui propose une place d'associé. Kevin et sa femme Miriam sont éblouis par l'appartement luxueux qu'on met à leurs dispositions, les nouveaux collègues de Kevin et leurs élégantes épouses. Bientôt le jeune homme voit cependant poindre le malaise devant les clients que défend la compagnie de Milton et note des éléments troublants, comme si les crimes dont ces derniers sont accusés étaient anticipés.

Ce roman d'Andrew Neiderman (dont la courte note biographique en quatrième de couverture chez Pocket Terreur est difficile à prendre au sérieux) est probablement moins connu que l'adaptation qui en a découlé, L'Associé du Diable de Taylor Hackford, avec Keanu Reeves et Al Pacino, un de ces thrillers ésotériques qui faisaient les beaux jours des salles de cinéma à la toute fin du dernier millénaire. Le titre est éloquent, le programme est facilement discernable dès les premiers chapitres où Kevin fait démonstration de ses talents d'avocat et de son manque de scrupules pour arriver à ses fins, au cours d'un procès dont les relents lesbophobes sont peut-être dans le meilleur des cas dus aux personnages mais pas forcément.

On sait donc même sans avoir lu le résumé que Kevin va travailler dans un cabinet dirigé par le Diable en personne ou en tout cas l'un de ses sous-fifres bien placé et que le temps qu'il le réalise il sera probablement trop tard pour sauver son âme. Cela ne l'empêchera pas d'essayer. Il y a un petit côté Rosemary's Baby dans le piège qui se referme à la différence que la pauvre Rosemary jouait de malchance et n'avait rien demandé là où les dents longues de Kevin vont entraîner sa chute. Le roman est très court et la dernière partie particulièrement synthétique: le protagoniste passe ainsi de quelques éléments inquiétants malgré les bénéfices qu'il tire à travailler pour Milton à la conviction que ce dernier est Satan incarné. Il ne se trompe pas mais le fait qu'il n'envisage pas de solution intermédiaire entre "tout va bien voyons!" et "c'est l’œuvre du démon!" est un poil rapide. Heureusement, la fin est suffisamment cruelle et vicelarde pour que l'on fasse preuve d'indulgence sur cette facilité, d'autant qu'à ce stade, Kevin est tellement isolé face à un ennemi forcément trop redoutable pour lui que les derniers chapitres sont oppressants à souhait après que l'angoisse ait été tranquillement distillée dans les pages précédentes. On se doute en effet qu'une Bible et un crucifix sont des armes un peu légères face à Satan, pour gérer le cas d'un diablotin, à la limite.

Relecture très classique du thème du pacte faustien, L'Avocat du Diable ne réinvente pas l'eau chaude mais grâce à sa concision et un dénouement bien méchant, fait preuve d'une efficacité certaine.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 27 Septembre 2023, 19:47bouillonnant dans le chaudron "Littérature".