Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Audrey Rose
Bill et Janice Templeton mènent une vie parfaite en compagnie de leur adorable fille de dix ans, Ivy. Jusqu'au jour où un homme, Elliot Hoover, les aborde et tente de les persuader qu'Ivy est la réincarnation d'Audrey Rose, sa fille morte dans un terrible accident de voiture. Déconcertés, les Templeton rejettent l'importun mais Ivy est prise de crises de plus en plus violentes.

Il ne faisait pas bon d'être une fille de bonne famille au seuil de l'adolescence dans les années 70 aux États-Unis. Quand on n'est pas possédé par Pazuzu, c'est une existence antérieure qui se rappelle à vous, provoque des crises terrifiantes aux effets de plus en plus dangereux, et la science, dépassée, doit s'incliner devant des explications plus spirituelles mais qui n'aident pas toujours, ou en tout cas, pas concrètement dans notre plan d'existence.

On pourrait alors facilement voir en Audrey Rose un succédané plus fade et aseptisé de L'Exorciste. Ce serait aller un peu vite car ce roman a quelques atouts, en abordant cette histoire où l'on ne nous laisse jamais douter de l'explication surnaturelle donnée, aussi extraordinaire puisse-t-elle paraître au départ pour Bill et Janice, sous un angle qui n'est pas franchement horrifique. Les crises d'Ivy sont choquantes et plus on avance, plus on craint ce que l'emprise d'Audrey Rose pourrait lui faire faire mais pendant longtemps, on a l'impression qu'il suffit de l'éloigner de Hoover pour avoir du répit, ce qui fait que l'inquiétude est en dents de scie. L'auteur s'intéresse davantage aux effets d'une révélation aussi extraordinaire sur la famille Templeton, modèle au départ avec une enfant charmante et des parents aimant et cultivé à la vie sexuelle épanouie. L'incrédulité d'abord évidemment puis le doute ou une hostilité grandissante vis-à-vis de Hoover, jusqu'à ce que l'intrigue prenne un tournant juridique qui peut sembler déconcertant car ce n'est pas forcément ce que l'on vient chercher dans un livre publié dans une collection de romans d'épouvante. Le procès qui occupe une bonne partie de la deuxième moitié du livre est pourtant riche en rebondissements, dont émergent le personnage de Brice Mack, jeune avocat ambitieux qui flaire un coup pour assurer sa notoriété sans pleinement réaliser quel drame se noue.

Le suspense se maintient jusqu'au bout malgré quelques défauts. Le roman date des années 70, on sent une fascination pour la culture indienne et l'hindouisme, ce qui n'est évidemment pas inintéressant mais les extraits du journal de Hoover fleurent parfois bon le "ils n'ont rien mais ils donnent tout". De plus, il n'est pas forcément facile d'adhérer à la compréhension de Janice dans les dernières pages, quand on serait plus aisément enragée par le dénouement. Cette ressortie d'un roman vintage, qui fut adapté en son temps par Robert Wise, vaut cependant le détour pour ce portrait d'une paisible famille qui s'écroule après l'irruption d'un élément perturbateur qui ne leur veut pourtant aucun mal.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 21 Septembre 2023, 20:05bouillonnant dans le chaudron "Littérature".