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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Bagarreur du Kentucky
John Breen, membre des volontaires du Kentucky, tombe amoureux de Florence, fille d'un général napoléonien en exil avec d'autres compagnons d'armes. Il décide de quitter son régiment pour s'établir près d'elle en espérant demander sa main. Accompagné de son comparse Willy Paine, il met à jour un complot de promoteurs visant à s'accaparer les terres des Français.

Sorti en 1949, Le Bagarreur du Kentucky comporte deux éléments propices à susciter la curiosité. Tout d'abord, son contexte: en 1818, des officiers napoléoniens exilés avec leurs familles se sont vus accorder des terres en Alabama, sur le point de devenir un État, où ils ont conservé leur goût pour les vignes, les oliviers, et leurs uniformes d'apparat. Il y a donc un petit parfum d'Empereur Smith à voir des personnages se balader en bicorne dans un contexte de western même si l'intrigue n'a rien à voir. En tout cas, on situe le récit chez une communauté que l'on croise rarement dans le genre, ce qui est déjà une originalité. L'autre élément est la présence d'Oliver Hardy dans le rôle du compagnon et faire-valoir de John Wayne. John Wayne/Oliver Hardy, ce n'est pas un duo que l'on imagine voir à l'écran, sachez donc qu'il a existé.

Ces deux informations capitales transmises, vous pouvez maintenant vaquez à vos occupations habituelles plutôt que de passer 1h35 devant ce film, car malheureusement, il n'est guère intéressant. Il adopte dès le début un ton fort gentillet mais aussi très confus puisqu'on y voit John Wayne tenter de déserter le groupe de volontaires dont il fait partie et utiliser Florence et le buggy dans lequel elle se trouve pour cela tandis qu'Oliver Hardy le traque... Mais en fait, non, il rejoint son régiment quand celui-ci le recroise. De toute manière, quand il fait part à son capitaine de sa volonté de s'attarder à Demopolis parce qu'il a des chances de conclure avec ladite Florence, son supérieur lui donne la permission en lui disant qu'il peut les rejoindre si jamais ça tourne court, les règles n'ont pas l'air très strictes. Cette confusion alors que l'histoire et les personnages devraient être aussi simples que l'humour continue de régner alors que l'on est pris dans les manigances de divers sinistres personnages, et tout ceci est très plan-plan jusqu'au dernier quart d'heure où enfin, le rythme s'emballe mais trop tard pour que l'on s'intéresse vraiment aux péripéties.

Le scénario, pourtant signé Borden Chase qui a démontré plus souvent qu'à son tour qu'il connaissait son job, n'est donc pas très solide sur ses appuis. La réalisation de George Waggner, sans aucun relief, ne va pas le tirer vers le haut. Aucune séquence ne ressort vraiment, surtout pas l'assaut final et les quelques bagarres se révèlent assez molles, celle impliquant une bouteille de rhum qui tourne au match de rugby improvisée aurait pu être bien plus burlesque. L'humour trop gentillet pour ne pas être pataud s'efface un peu dans la deuxième partie malgré un dernier gag de gros impliquant Oliver Hardy. Qui fait du Oliver Hardy, ce pour quoi on l'a engagé probablement mais qui peine à faire oublier son comparse Stan Laurel, et surtout le fait que des deux, c'est ce dernier qui écrivait les gags. Ironiquement, à ce niveau, le plus amusant du film implique Wayne plutôt qu'Hardy dans une démonstration de virtuosité au crincrin.

John Wayne, d'ailleurs, fait aussi du John Wayne et s'il portera mieux la toque à queue de raton-laveur dans son Alamo, il limite les dégâts en étant dans son élément, mais tout de même un peu trop âgé par rapport à sa partenaire pour qu'on croit vraiment à leur badinage en début de film: un Errol Flynn de la grande époque aurait mieux fait passer cette scène déjà absurde sur le papier. On lui ajoute aussi deux passages de monologue intérieur parfaitement superflus. Sa partenaire Vera Ralston n'offre pas de performance mémorable et Marie Windsor est d'emblée plus intéressante. Il est dommage que son personnage se révèle fourbe. Le reste de la distribution ne fait pas d'étincelles mais rien de gênant non plus.

Incapable de faire quoi que ce soit de ses quelques éléments originaux, Le Bagarreur du Kentucky n'est qu'un produit mollasson qui aura probablement aidé les participants à payer leur facture à l'époque. Quant au spectateur, il devra trouver une autre solution pour régler les siennes, la vision de ce film ne lui apportera rien matériellement, intellectuellement, spirituellement.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 17 Septembre 2023, 16:44bouillonnant dans le chaudron "Films".