Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Hussard sur le Toit
Angelo, colonel des hussards et patriote italien, quitte précipitamment Aix, poursuivi par des espions autrichiens. Il tente de gagner Manosque pour y retrouver des camarades, dans une Provence en proie à une épidémie de choléra.

On dit souvent que l'herbe est plus verte ailleurs et dans mon cas, c'est littéralement qu'il m'arrive de me désoler de ne pas vivre dans une région où la végétation n'est pas jaune et pelée par le soleil et de m'émerveiller devant la Côte ou l'Île d'Émeraude. Il suffit généralement de m'éloigner un peu du béton pour rejoindre un village ou faire une petite randonnée pour que les récriminations cessent. Ou simplement de regarder un film comme Le Hussard sur le Toit pour me dire que ça va, tout de même, elle est bien belle la région où j'habite. Réalisé en 1995 par un Jean-Paul Rappeneau auréolé du succès de Cyrano de Bergerac, le film pourrait en effet faire un joli dépliant touristique pour la Provence et les Alpes. Heureusement, il ne se limite pas à cela.

Adaptée du roman de Jean Giono (que je n'ai pas encore lu), l'histoire suit les pas d'Angelo, bel italien à qui sa mère a payé une place d'officier de cavalerie mais qui n'a pas encore eu l'occasion de prouver sa valeur au combat. De la valeur et de la noblesse, Angelo n'en manque cependant pas et il va le prouver tout au long de son voyage, en essayant de prévenir des patriotes italiens que des Autrichiens sont à leurs trousses, en convoyant de l'argent pour leur cause, en escortant une aristocrate et en tentant de soigner les malades du choléra sans s'inquiéter d'attraper le mal (ni de le transmettre vu le nombre de barrages et de quarantaines qu'il force). On est sans cesse en mouvement et redingote et cheval ou pas, on suit finalement les règles d'un road-movie classique, avec un protagoniste guidé par un but, qui enchaîne les rencontres fortuites, sauf une qui va se révéler plus durable. De ce fait, on peut noter un côté un peu épisodique alors que les dangers s'enchaînent sans trop se ressembler: ses poursuivants sont relativement vite hors-jeu mais Angelo doit échapper aussi au lynchage par une population qui projette sa terreur sur les étrangers, affronter sabre au clair des soldats, négocier avec un escroc et surtout vivre une chaste histoire d'amour avec une belle marquise qui a ses propres raisons de voyager.

Le récit est sans temps mort alors que la caméra de Rappeneau montre un Angelo toujours en mouvement, qui croise sur son chemin des exemples de bassesse humaine que fait ressurgir l'épidémie mais aussi Pauline qui le vaut en vaillance et en assurance. Le spectacle est sublimé par la photo splendide de Thierry Arbogast: nombreux sont les plans qui évoquent de véritables toiles de maîtres comme les paysans aux champs que croise Angelo à la sortie d'Aix, ou à la fin, Pauline écrivant une dernière lettre... Un peu trop à l'occasion quand on croit voir surgir la laitière de Vermeer au détour d'une scène. C'est un véritable festin visuel qui tranche avec la maladie mortelle qui décime la région, encore que celle-ci est représentée aussi de manière plus photogénique qu'elle ne devrait (si j'ai bon souvenir, les symptômes tiennent davantage de la peste que du choléra, la scène de friction entre Angelo et Pauline n'aurait pas eu la même allure si elle avait impliqué des diarrhées).

Le casting, maintenant. J'ai parlé plus haut de l'aspect road movie du métrage, cela implique qu'on ne croise que furtivement la plupart des personnages secondaires, le temps d'une scène, et l'on trouve très haut dans le générique des acteurs qui ne font que passer: François Cluzet en médecin qui ne sera pas sauvé par sa panacée, Pierre Arditi en grand-bourgeois, Isabelle Carré en tutrice enthousiaste... Et même des caméos, logiques pour certains (Depardieu avait tourné Cyrano avec le réalisateur et il était de toute manière partout à l'époque), d'autres inattendus (je rêve où je viens de voir Belloq des Aventuriers de l'Arche Perdue? Non, ce serait bizarre... Ah ben si, c'est bien Paul Freeman). Juliette Binoche est lumineuse en Pauline mais il faut maintenant en venir au rôle-titre et hélas, c'est là le plus gros écueil du film: Olivier Martinez est physiquement parfait, beau et bien fait, mais n'exprime strictement rien, que ce soit par ses intonations ou son visage. Il ne s'agit même pas d'un jeu minimaliste pour incarner quelqu'un qui ne laisse pas paraître grand chose même si intérieurement il est sensible, c'est le néant le plus total, ce qui peut se révéler carrément gênant, comme son manque de réaction face au personnage sombrant dans la folie joué par un Depardieu très théâtral, ou lorsque le mari de Pauline parait enfin. On ne s'étonnera donc pas qu'après un début en fanfare sa carrière n'ait jamais décollé, d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique.

À l'heure où Pathé relance les films en costumes patrimoniaux et populaires à coup d'adaptations d'Alexandre Dumas, Le Hussard sur le Toit rappelle que les années 90 avaient également vu ressurgir des productions similaires, dont on a ici une des plus belles réussites malgré quelques bémols. La vague avait cependant vite reflué, on verra si celle entamée maladroitement avec D'Artagnan durera.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 11 Septembre 2023, 22:12bouillonnant dans le chaudron "Films".