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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Scream 6
Sam Carpenter, Tara, Mindy et Chad ont quitté Woodsboro pour New York pour leurs études. Après l'assassinat de trois personnes, Sam craint qu'encore une fois, Ghostface ne s'en prenne à elle et à son entourage. Mais dans la grande ville, les suspects sont d'autant plus nombreux.

Le cinquième opus de la saga Scream, dépourvu du moindre numéro pour se donner des airs de reboot/remake/requel alors que n'en déplaise à ses auteurs, il n'était qu'une simple suite qui décidait, contrairement au quatrième, de vraiment opérer un passage de témoins entre ancienne et nouvelle génération de héros, marquait par des meurtres plus graphiques mais guère par la nouveauté de son propos, malgré le discours méta traditionnel. Le succès était cependant suffisant pour que Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin remettent le couvert, en annonçant qu'attention, cette fois-ci le tueur allait sévir dans la Grosse Pomme. Au final, la petite ville de Woodsboro n'aura été le décor que de la moitié des films et le troisième se déroulait à Los Angeles donc la promesse d'un immense terrain de jeu dépaysant n'était déjà pas aussi aguicheuse que prévu et à une exception près, guère exploitée. Ce ne sera pas le seul point sur lequel le scénario aura du mal à tenir ses belles intentions.

Pourtant, le film commence très bien avec une scène d'ouverture qui sans égaler la toute première à la fois simple et percutante, propose un revirement des codes inattendu et malin. Ce qui en ferait un bon court-métrage en lien avec l'univers mais hélas, il reste presque deux heures ensuite à remplir d'une histoire beaucoup moins innovante. Sam souffre toujours de son héritage qui devient bien pratique quand il s'agit de se défendre, pour ne pas dire contre-attaquer avec délectation, contre Ghostface. Avec toujours des visions de Billy Loomis (et un Skeet Ulrich qu'on ne se donne plus la peine de mal rajeunir numériquement ou alors c'est de plus en plus loupé). Jenny Ortega joue la petite sœur menacée d'office et Mindy et Chad sont encore de la partie malgré les coups qu'ils se sont reçus. La première assure toujours la présentation des règles et le fait avec autant d'excitation que dans le précédent film ce qui fait que je la trouve toujours aussi antipathique et peu vraisemblable, elle est bien placée pour savoir que ce n'est pas une plaisanterie. D'autant qu'on a beau inscrire ce film dans une franchise plutôt que de simplement parler de suite, encore une fois, ça tombe à plat: plus grand, plus fort, les règles sont faites pour être enfreintes, n'importe qui peut y passer... Sauf que non, c'est même tout le contraire.

On nous ramène ainsi Kirby laissée pour morte dans le numéro 4, personnage que j'aimais bien mais dont la présence annonce justement la tiédeur des meurtres: les réalisateurs prennent bien plus de plaisir que Craven à montrer des coups de couteaux monstrueux mais les protagonistes bien établis y survivent au point où cela devient parodique. Ne reste donc autour que les suspects, soit chair à canon même pas développée, soit coupables (et comme je suis très bon public à ce niveau, je n'ai rien vu venir de particulier mais sans me poser de question). Les motivations sont un brin répétitives, le plan invraisemblable (disons qu'administrativement, on se demande comment ça devait ensuite se passer pour un personnage), tout cela n'est que prétexte à aligner des meurtres là où la petite bande des débuts arrivait quand même à être un peu accrocheuse, le personnage de Sidney dans la trilogie originelle parvenant même à dégager une certaine puissance tragique qui échappe à Sam malgré son hérédité chargée.

Outre la scène d'ouverture, le passage du métro bondé, l'un des rares où l'on sent l'intérêt de placer l'action dans une grande ville, est plutôt réussi et même la scène de l'échelle, dans sa prévisibilité et sa bêtise méchante (le personnage gravement blessé mais qui arrive méritoirement à se déplacer passe en dernier!) s'avère rigolo. Neve Campbell n'a pas voulu revenir pour des questions de salaire mais on ne voit pas ce qu'elle aurait bien pu jouer d'intéressant quand on voit la pauvre Courteney Cox condamnée tel Sisyphe à rejouer toujours la même chose, son personnage revenu à son point de départ. Le casting des jeunes n'a pas grand chose à défendre, entre les survivants du cinquième film qui rejouent la même chose et les nouveaux venus insipides qu'on ne laisse guère construire leurs personnages.

Scream 6 est donc encore une suite qui essaie vaguement de justifier son existence à partir d'explications méta de plus en plus laborieuses alors que l'intrigue n'a jamais été autant prétexte qu'à aligner des scènes de meurtres et d'agressions au couteau. C'est le principe du slasher mais en dépit d'un bon début, celui-ci ne sort guère de l'ordinaire.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 14 Août 2023, 20:52bouillonnant dans le chaudron "Films".