Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Potion précédente-Potion suivante
La Main
Marquée par la mort de sa mère décédée deux ans plus tôt, Mia accepte de se rendre avec des amis à une séance de spiritisme particulière: le jeu consiste à serrer une main sculptée et inviter l'esprit qui se manifeste à entrer en soi, en prenant bien garde de ne pas tenir l'objet plus de 90 secondes. D'abord terrorisée, Mia apprécie l'expérience mais la séance suivante tourne à la catastrophe.

La Main, Talk toMe de son titre original bien plus pertinent, est la petite sensation horrifique venue d'Australie, premier long-métrage des frères Danny et Michael Philippou, youtubeurs proposant des courts-métrages mêlant comédie et épouvante. De bons échos en festivals, A24 alléché se collant à la distribution, cela suffisait pour susciter l'intérêt et espérer que les sorties de l'été dans le genre prennent meilleures figures après un Insidious 5 sans intérêt et le joli mais peu abouti La Maison du Mal. Effectivement, on passe ici à la marche supérieure, et on comprend comment le film a pu attirer l'attention mais en même temps, la déception pointe. Car malgré des séquences percutantes, La Main se montre trop convenu ou n'explore pas complètement son postulat.

"L'horreur devient virale", annonçait la bande-annonce (ou un extrait de critique intégrée à la bande-annonce): on nous montre dès la scène d'ouverture des ados fêtards filmer ce qui tournera à la tragédie, les séances sont aussi captées au smartphone et la première demi-heure insiste à dépeindre des ados reluquant des vidéos diverses, parfois incapables de se concentrer sur leur amie qui leur parle dans la pièce car attirés par un signal sonore... De cela, les Philippou ne font rien car les événements resteront strictement en cercle fermé et très vite les personnages sont bien trop inquiets pour perdre leur temps sur Tiktok. S'il y a une critique de l'addiction aux réseaux sociaux chez les jeunes, de leur difficulté à communiquer directement, elle passe vite à la trappe et l'intrigue aurait pu se dérouler dans les années 80 sans être modifiée outre-mesure. De plus, si le fonctionnement de la main change des éternelles planches ouija et permet quelques trouvailles visuelles, on est sur une énième histoire dans laquelle des ados tête-à-claques vont s'amuser avec le feu, provoquer une catastrophe, avec le personnage principal fragilisé par un décès vulnérable aux manipulations des esprits et une structure en boucle que l'on voit venir. Les liens entre Mia, Jade et Riley sont confus au début (simple amie proche finalement alors que certaines répliques laissent penser qu'elle pourrait être demi-sœur, ou en tout cas membre de la famille et une critique que j'ai lu présente Mia comme la baby-sitter des deux autres, ce qui n'est jamais dit) et le body-count est très timide, la plupart des ados ayant participé à la séance fatale n'étant en fait pas en danger (dommage dans le cas des deux meneurs).

Gros pétard mouillé, donc? Pas tout à fait car les frères Philippou compensent par quelques scènes d'une brutalité choquante au milieu de ce déroulement balisé: la brève scène d'ouverture fonctionne mais c'est surtout la séance qui tourne au drame qui restera dans les annales, et le fait que les scénaristes/réalisateurs se lâchent avec délectation sur le personnage le plus jeune et qui tape le moins sur les nerfs, et font durer le supplice avec un sadisme inhabituel. De quoi avoir vraiment peur pour les protagonistes durant le reste du métrage même si comme dit plus haut, finalement la plupart d'entre eux sont bien épargnés. Est-ce qu'une scène-choc suffit à faire un bon film? Certainement pas mais elle parvient à mettre les nerfs à bonne épreuve pour tenir en haleine jusque à la fin, dans l'attente et la crainte d'une nouvelle bouffée de violence. Quant aux scènes plus traditionnelles d'apparitions menaçantes, elles sont efficaces et ne reposent pas sur de simples sursauts.

Avec des personnages peu écrits et standardisés, les acteurs s'en tirent bien à commencer par Sophie Wilde dans le rôle de Mia ou Alexandra Jensen qui joue son amie Jade. Loin d'être moche, la bande d'adolescents présente des physiques suffisamment ordinaire pour qu'on croit un minimum en eux même quand ils n'ont pas grand chose à défendre. Seul visage connu (hors Australie en tout cas), on retrouve Miranda "Eowyn" Otto en mère protectrice mais dépassée.

La Main n'est donc pas le petit chef-d’œuvre attendu pour apporter de gros frissons en cet été caniculaire. Néanmoins, on y trouve occasionnellement une méchanceté et un jusqu'au-boutisme qui sortent de l'ordinaire par rapport aux productions plus lisses sur le même créneau, ce qui suffit à retenir l'attention et être curieux de ce que les frères Philippou proposeront ensuite.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 27 Juillet 2023, 11:39bouillonnant dans le chaudron "Films".