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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Indiana Jones et le Cadran de la Destinée
Alors que les États-Unis célèbrent les premiers hommes à avoir foulé le sol de la Lune, Indiana Jones prend sa retraite. À peine son pot de départ vidé, il est abordé par sa filleule perdue de vue depuis des années, Helena, à la recherche d'un cadran confectionné par Archimède, aux capacités étonnantes. Des capacités qui intéressent de près Jürgen Voller, scientifique nazi passé officiellement au service des Américains.

Le quatrième opus d'Indiana Jones avait été un projet longtemps évoqué, repoussé, avant de sortir enfin sur les écran en 2008, 19 ans après La Dernière Croisade, pour être renié par une partie du public. Pour ma part, je n'avais pas détesté tout en préférant probablement y voir le verre à moitié plein et sans jamais tenter de le revoir. Quoiqu'il en soit, la perspective d'un cinquième volet avait de quoi attiser la méfiance, d'autant que si le précédent avait finalement contourné les craintes et les moqueries quant à l'âge d'Harrison Ford (seulement sexagénaire alors), ici il était difficile d'ignorer le kilométrage de l'acteur comme de son personnage. Steven Spielberg s'étant désisté, le choix de James Mangold au poste de réalisateur était pertinent puisqu'il avait déjà abordé avec les faveurs de la critique et du public le vieillissement du héros dans Logan et qu'il est suffisamment touche-à-tout pour se colleter au film d'aventures.

Malgré mes craintes, j'ai passé un bon moment devant ce film. Pourtant, je vais principalement en citer les défauts, car ils sont trop apparents pour être ignorés. Tout d'abord, malgré sa volonté d'offrir un dernier baroud d'honneur à un personnage venu des années 80 et qui déjà à l'époque se réclamait des vieux serials on est devant un blockbuster du XXIe siècle, avec l'écueil récurrent de ces derniers: c'est trop long pour ce que ça raconte et on complique inutilement ce qui est simple. Les trois premiers films avaient un rythme exceptionnel, enchainant les scènes de bravoure sans lasser et sans que les quelques moments calme soient synonymes de passage à vide. Ici, on a une agente de la CIA qui aurait pu être un bon personnage si le personnage avait eu un vrai rôle mais qui est totalement superflue, tout comme l'accusation de meurtre qui vise Indy. On a un flashback purement illustratif qui n'apporte pas plus que ce que l'on nous a déjà dit en deux répliques et le final tire en longueur. Puisqu'on en parle, j'ai trouvé le climax rigolo mais s'il est du genre à passer crème dans un épisode de Doctor Who, il risque ici de paraître un peu trop perché, même dans un univers où l'on arrache des cœurs à mains nues. Oh, et puis en passant: c'était déjà un peu le cas dans Le Royaume du Crâne de Cristal, c'est encore plus flagrant ici: jamais les méchants n'ont eu de sorts aussi peu spectaculaires, originaux et graphiques.

Le choix d'un artefact fictif (plus ou moins car il y a bien une machine de ce nom mais à la paternité douteuse) et qui n'a pas le pouvoir d'évocation d'un Graal ou d'une Arche d'Alliance aurait pu se ranger dans défauts. Pourtant, l'idée résonne avec le statut très particulier du film, qui en fait d'entrée un pari impossible à gagner. Un film qui doit renouer avec les émotions procurées par des aventures découvertes pour beaucoup dans les années 80 ou 90, mais avec la technologie d'aujourd'hui, en prenant compte du temps qui passe. Indiana Jones largué dans un monde qui est pour beaucoup d'entre nous un passé déjà lointain mais dans lequel il n'est plus qu'une relique ennuyeuse avant de reprendre chapeau et fouet n'est pas sans émouvoir sous ses dehors bougons et il y a un plaisir certain à le voir à cheval perturber une parade en l'honneur d'astronautes. La scène d'ouverture peine dans un premier temps à prendre ses marques, là encore pas aidée par une perte de repères: on a le logo Paramount mais il ne se change pas en élément de décor, le titre ne s'affiche pas avec la typo habituelle et n'est pas suivi par le nom des acteurs, quant au rajeunissement numérique, il est impressionnant mais on est trop conscient du trucage pour passer outre. On alterne par la suite entre numérique qui pique et décors en dur et lieux de tournage pittoresques à l'ancienne et finalement, le méchant qui veut modifier un moment-clé du passé se prend une leçon que l'on peut aussi prendre pour nous: ça ne marche jamais, pas comme on le voudrait en tout cas et il est aussi illusoire de vouloir changer le cours du temps que de vouloir retrouver les films des années 80 et ses personnages intacts et en même temps avoir du neuf, quels que soient les efforts déployés et la qualité du pastiche.

James Mangold est un bon réalisateur et s'il livre un travail de professionnel, il échoue néanmoins à offrir le moindre plan mémorable. Harrison Ford campe cependant un vieux héros triste qui s'offre un dernier voyage avec suffisamment d'implication pour être touchant. Je suis plus ambivalente vis-à-vis de Phoebe Waller-Bridge qui joue une aventurière vénale mais pas méchante: le personnage est dynamique, a de bonnes répliques mais il rentre finalement vite dans le rang et l'actrice a tendance à réutiliser un peu trop certaines mimiques. Mads Mikkelsen n'a pas trop à forcer en grand méchant, il est excellent mais le choix de casting est facile et on n'exploite pas assez sa position de scientifique loué pour son rôle dans la conquête spatiale face à un Indiana Jones ringardisé. On peut aussi s'étonner de voir Antonio Banderas dans une apparition qu'un acteur de second rôle solide mais peu connu du grand public aurait pu remplir tout aussi bien et les sbires ont des sales têtes à souhait (mais pas des morts assez sales, donc). J'avais lu ici et là qu'Ethann Isidore était insupportable, ce n'est pas vraiment le cas, dans son jeu en tout cas malgré la tendance du personnage à attirer les ennuis (encore que, seulement une fois finalement). Sorti de sa retraite, John Williams recycle mais recycle du bon, donc la musique accompagne bien les images mais sans nouveautés marquantes.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée est-il un adieu réussi ou le film de trop-trop? Peut-être ni l'un ni l'autre, il y a de quoi être diverti, un peu ému aussi mais on est loin de retrouver la maestria d'autrefois, ce qui était prévisible.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 30 Juin 2023, 11:23bouillonnant dans le chaudron "Films".