Maire de New-York, Isaac Sidel doit affronter la première grande crise de son mandat: les joueurs de l'équipe des Yankees se sont mis en grève. De quoi déstabiliser le quartier du Bronx plus qu'il ne l'est déjà. Sidel est vite distrait des négociations et part à la recherche d'Aliocha, un jeune garçon qui peint des fresques en hommage aux victimes des guerres de gang.

C'est fait. Isaac Sidel est établi à la mairie de New York et n'a pas vraiment le temps de souffler puisque les légendaires Yankees sont en grève. Point de départ qui comme d'ordinaire est l'arbre qui cache la forêt, monsieur le maire aura d'autres soucis mais qui tourneront tout de même autour du Bronx. En fait, encore une fois, l'intrigue découle en partie de la volonté d'Isaac d'en aider les habitants. Il a lancé un programme éducatif, Merlin, auquel il voudrait bien intégrer Angel, alias Aliocha, sa dernière découverte, génie de la fresque urbaine qui sert également d'indicateur à la police. Pendant ce temps, Clarice, femme de J. Michael Storm, "tsar" du base-ball, est menacée par un tueur, probablement envoyé par son époux. Enfin, menacée, c'est vite dit. Comme elle est la mère de Marianna, protégée de Sidel et reine des petits gâteaux, l'ancien commissaire principal ne peut rester totalement indifférent.

Transplanter Isaac Sidel de son commissariat à la mairie aurait pu transformer la série et le personnage au-delà du reconnaissable mais cela faisait déjà plusieurs tomes que l'étonnant flic était mêlé aux manœuvres politiques de la bonne ville de New York et comme il ne fait rien comme les autres et tout à sa manière quel que soit son poste, on n'est pas perdu. Ou du moins, pas plus perdu que d'habitude dans une aventure d'Isaac Sidel. On laisse de côté Margaret Tolstoï (officiellement en Europe) et les mafieux habituels (ceux qui sont encore en vie) pour quelques nouveaux collègues, partenaires et adversaires d'Isaac, qui préfère encore s'évader dans les quartiers les plus dangereux de la ville que courir les émissions politiques avec des membres de son parti qui sont sans doute ses adversaires les plus retors. On fait surtout la connaissance de Marianna et Aliocha, des gamins trop tôt poussés à être adultes mais qui restent malgré tout des gamins, dont les origines sociales ne pourraient être plus éloignées mais qui bien entendu sont fait pour s'entendre.

La promotion d'Isaac, si c'en est bien une, ne le coupe pas de ce qui fait la particularité de ses aventures, balançant sans arrêt entre le réalisme sordide et l'invraisemblable le plus débridé. Comme ce n'est semble-t-il pas la fin de la carrière politique ahurissante du bonhomme, c'est une bonne nouvelle.