Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
La Prisonnière du Désert
Lorsque la ferme de la famille Edwards est attaquée durant un raid comanche, seule la jeune Debbie échappe au massacre et se fait enlever. Son oncle Amos et son frère adoptif Martin Pauley se lancent alors à sa recherche dans la prairie texane, une traque qui durera des années.

Nombre de westerns fameux sont des adaptations de romans ou de nouvelles qui ont été éclipsés par les films, tout du moins en France où leur publication a été longtemps éparse et les tirages vite épuisés. Cela fait déjà quelques années que les éditions Acte Sud sous l'impulsion de Bertrand Tavernier et plus récemment les éditions Gallmeister publient, republient, retraduisent ces œuvres. C'est le cas de La Prisonnière du Désert, source d'un des plus grands John Ford dans lequel John Wayne héritait d'un personnage inhabituellement sombre et ambigu. Un personnage du nom d'Ethan Edwards dont on découvre à la lecture que son prénom était originellement Amos, Ethan étant celui du père de Martin Pauley, décédé avant le début de l'action.

Si l'on a en tête le film de Ford, on s'apercevra vite que son scénario est relativement fidèle au roman en dehors de quelques re-baptêmes dont Amos/Ethan n'est qu'un exemple. Cela ne grille pas pour autant le suspense car il y a aussi quelques différences, dont une de taille vers la fin. Le titre original, The Searchers, cerne moins le but de la quête que ceux qui la mènent et on suit donc Amos et Mart dans leurs recherches, s'accrochant à de minces indices, à des récits contradictoires et douteux où les noms des personnes qu'ils poursuivent varient en fonction des langues ou des faits d'armes. L'espoir renait pour être déçu, de nouvelles pistes se dessinent tandis que les deux hommes affrontent les dangers de la prairie et naviguent entre Comanches, Quakers déterminés à maintenir la paix, Comancheros, Texas Rangers se mobilisant tandis que la cavalerie va et vient, massacrant un village comanche avant de se retirer pour laisser les fermiers locaux se débrouiller avec les représailles... L'aventure est au rendez-vous sans négliger la psychologie des personnages. Le jeune Mart, dont la famille biologique a été tuée lors d'un raid lorsqu'il était très jeune, considère les Edwards comme les siens et ne peut se résoudre à abandonner Debbie, abandonnant tout pour ce qui semble être une chimère tandis que les motivations d'Amos paraissent différer de celles de Mart et être plus sinistres. Quant à Debbie, après plusieurs années passées chez les Comanches alors que les souvenirs de sa famille s'estompent, veut-elle encore vraiment être sauvée et le danger ne viendrait-il pas d'avantage de son oncle et de son frère d'adoption que de l'insaisissable chef Scar?

Dès les premières pages, Alan Le May sait happer le lecteur dans un roman âpre, sans concessions, habité par des personnages aussi déterminés qu'ambivalents. Loin d'être redondant si l'on a déjà vu le film, livre et adaptation se complètent admirablement.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 7 Juin 2023, 22:54bouillonnant dans le chaudron "Littérature".