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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Vesper Chronicles
Sur une Terre dévastée, l'humanité peine à survivre et dépend pour se nourrir des semences fournies par les habitants privilégiés des Citadelles, conçues pour ne donner qu'une seule récolte. La jeune Vesper, douée en biohacking, cherche un moyen de rendre ces graines réutilisables. Un jour, un vaisseau d'une Citadelle s'écrase près de chez elle et Vesper vient en aide à une survivante, Camelia.

L'été dernier est sortie discrètement sur les écrans une production franco-belgo-lituanienne au budget modeste, qui a néanmoins recueilli de bonnes critiques presse. Le contexte exploré est loin d'être inédit avec un univers post-apocalyptique dans lequel une poignée de riches et puissants se terrent dans des havres, monopolisant les ressources tandis que la majeure partie de la population survit tant bien que mal, menacée par la faim et la violence. Une jeune héroïne talentueuse va toutefois chercher une porte de sortie. La grande force du film de Kristina Buožyté et Bruno Samper réside dans sa direction artistique: les moyens sont limités, le tournage a principalement eu lieu dans la campagne lituanienne et pourtant, quelques trouvailles au niveau de la végétation, les édifices métalliques aperçus, posent un monde auquel on arrive à croire, tandis que le scénario développe une réflexion sur la privatisation des organismes vivants, les graines devenant stériles après une seule récolte notamment mais aussi au travers des Jugs, des êtres humains artificiels programmés pour se montrer dociles.

Vesper, l'héroïne, essaie de cracker le code ADN des graines pour mettre fin à la dépendance à la Citadelle voisine avec pour seule aide son père paralysé dont la conscience peut investir un drone. Son oncle Jonas, dans la ferme voisine, mène le reste de sa famille d'une main de fer et est en contact avec la Citadelle, lui permettant d'être mieux loti que la moyenne. L'arrivée imprévue de Camélia, une habitante de la Citadelle dont Vesper espère qu'elle sera son ticket d'entrée vers un labo où elle pourra conduire ses recherches en paix, change la donne. Le rythme du film est très lent et il faut savoir que si l'affiche française promet une véritable odyssée, on ne quittera la maison des protagonistes que très tardivement et l'unique scène d'action contre les gardes de la Citadelle n'est guère convaincante.

Si l'amitié qui se noue entre Vesper et Camélia est touchante, tout comme la relation entre Vesper et son père, le scénario se montre assez malin pour laisser entrevoir un monde vaste au-delà du petit périmètre que connait l'héroïne, en particulier au travers des Pélerins, nomades solitaires dont on ne sait rien au-delà du fait qu'ils récupèrent de la ferraille. Si ces zones d'ombres volontaires intriguent, il reste cependant un sentiment d'inabouti. Vesper est ainsi marquée sur ordre de son oncle Jonas sans que cela porte à conséquence, l'attaque au gaz de la maison de l'héroïne est intéressante visuellement mais difficile de croire que les troupes de la Citadelle sont incapables de faire un sort aux protagonistes en un claquement de doigt.

Le casting anglophone, plus pratique pour vendre le film internationalement, est solide. Les noms les plus connus au générique sont Eddie Marsan dans le rôle de l'inquiétant oncle Jonas et dans une moindre mesure Richard Brake (oui, le tout premier Roi de la Nuit de Game of Thrones) mais les jeunes Raffiella Chapman et Rosy McEwen sont celles qui tirent leur épingle du jeu, avec des physiques un peu atypiques qui collent bien, surtout pour la seconde, à ce qu'on leur fait jouer. La musique discrète de Dan Levy est également un point positif à souligner.

Vesper Chronicles souffre à la fois de son petit budget qui l'empêche de développer certains points, notamment au niveau de la végétation modifiée qui promet plus qu'elle ne montre, et à la fois démontre la capacité des réalisateurs à offrir une belle expérience esthétique avec l'appui de l'illustrateur Vilius Patrauskas et du chef-op Feliksas Abrukauskas. Pas totalement convaincant mais une jolie découverte.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 30 Mai 2023, 23:21bouillonnant dans le chaudron "Films".