Fils d'un magicien maîtrisant un sort de transformation, Kiki Aru quitte son village natal à la recherche d'aventures, non sans avoir dérobé à son père son secret. Il rencontre en chemin Ruggedo, l'ancien roi des Nomes, qui s'intéresse à son pouvoir et compte l'utiliser pour se venger d'Ozma et Dorothy. Cette dernière est pour sa part occupée à trouver le cadeau idéal pour l'anniversaire de la souveraine d'Oz.

Alors que The Tin Woodman of Oz, le précédent tome, nous invitait presque malgré lui à affronter des questions existentielles, cette nouvelle histoire est beaucoup plus routinière. On nous présente un nouveau personnage qui, malgré l'interdiction de pratiquer librement la magie en Oz, connait un sort, sort qui permet de se métamorphoser ou de métamorphoser autrui. Le chenapan (qui a la base veut seulement voir le monde) se lie à Ruggedo, roi nome déchu que l'on pensait revenu à de meilleurs sentiments (pour la deuxième fois). Leur route va croiser celle de Dorothy et du Magicien alors qu'Ozma s'apprête à fêter encore son anniversaire (sans vieillir pour autant mais quand on a déjà tout, il faut bien fixer une date pour recevoir de nouveaux cadeaux) et qu'on meuble les pages restantes avec une petite intrigue secondaire dans laquelle Trot et le Capt'aine Bill partent de leur côté à la recherche d'une fleur enchantée.

S'ensuivent donc diverses métamorphoses, les méchants sont méchants et ne peuvent se faire confiance entre eux (parce qu'ils sont méchants), le gentil Magicien d'Oz fait du chantage à une bande de singes alors qu'il aurait pu les aider et leur demander service après sans que rien n'indique qu'ils auraient refusé mais ça va parce qu'il est gentil. Le personnage était nettement plus trouble au départ mais le fait qu'il ait usurpé le trône a été depuis longtemps corrigé rétroactivement. Néanmoins, Baum donne par moment la nette impression de ne pas écrire des personnages aussi doux, polis et sympathiques qu'il affirme qu'ils le sont et on en a encore un exemple ici. Tout se finit bien avec un nouveau recours à la Fontaine de l'Oubli pour empêcher les vilains de nuire à l'avenir (en retenant Ruggedo à Oz puisque la première fois n'avait pas suffi à cause, nous explique-t-on, du fait que le pays des Nomes exerce une mauvaise influence sur lui. Mouais. À force d'écrire au fil de la plume et de faire revenir des personnages dont l'histoire était conclue, on se retrouve avec des explications bien laborieuses.)

Avec The Road to Oz, il s'agit probablement du tome le moins intéressant du cycle, avec des péripéties vues et revues et aucune valeur ajoutée à celles-ci.