Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Marlowe
Philip Marlowe reçoit la visite de Clare Cavendish, riche femme d'affaires déconcertée après avoir aperçu son amant, Nico Peterson, dans la rue, amant censé être mort quelques jours plus tôt. Le détective se met à la recherche de Peterson et découvre vite que deux dangereux individus sont également sur sa piste.

Originellement paru sous le titre La Blonde aux Yeux noirs signé sous le pseudonyme de Benjamin Black avant d'être rebaptisé Marlowe pour accompagner l'adaptation du même nom et d'afficher le vrai nom de son auteur en couverture, Marlowe est, comme ce nouveau titre l'indique, une aventure de Phil Marlowe, le détective californien créé par Raymond Chandler. John Banville allait-il se tirer de l'exercice de l'imitation et de l'hommage? On n'est en tout cas pas dépaysé quand dès les premières pages, une femme mystérieuse et séduisante entre dans le bureau de Marlowe pour lui confier une enquête de routine en apparence mais qui va se révéler plus compliquée que prévue. D'autant que comme d'habitude, la visiteuse a gardé quelques secrets sous le coude.

Pour ce que j'ai pu en juger à travers le philtre des diverses traductions du père de Marlowe et de ce roman-ci (Michèle Albaret-Maatsch a traduit d'autres livres de Banville et Margaret Atwood mais n'a je crois pas travaillé sur les nouvelles traductions de Chandler), le style est bien respecté, l'ambiance également et l'on nous balade dans les méandres d'une enquête qui, si elle n'est pas aussi embrouillée que Le Grand Sommeil, ne donne guère l'occasion de griller ses révélations trop à l'avance. À s'y méprendre de ce fait avec un roman qu'aurait pu signer Raymond Chandler lui-même, du coup? Eh bien non, pour deux raisons, l'une très superficielle, l'autre bien plus conséquente. En ce qui concerne la première, John Banville mentionne de nombreuses célébrités de l'époque, Jean Harlow, Veronica Lake, Lana Turner, Gary Cooper... Cela permet certes de situer l'action dans le temps et l'espace mais Chandler n'en avait pas besoin. Ensuite, alors que chaque roman de l'auteur était indépendant et ne faisait pas référence à des enquêtes précédentes, Banville en fait ici à plusieurs reprises, notamment à The Long Goodbye. Là encore, façon de resituer son héros dans une chronologie pour bien montrer que le repreneur du personnage a potassé ses aventures? Pas seulement car certaines de ces références auront leurs importances dans l'intrigue.

L'exercice est donc réussi mais n'est, par ce choix, pas à s'y méprendre avec ce que Chandler aurait lui-même pu écrire. Le plaisir de retrouver Marlowe fidèle à lui-même dans une enquête qui par ailleurs tient en haleine et fait apparaitre une galerie de suspects qui n'aurait pas déparé dans ses précédentes aventures est en tout cas bien présent.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 15 Mai 2023, 15:45bouillonnant dans le chaudron "Littérature".