De nouveau réunis, Din Djarin et Grogu explorent Mandalore à la recherche pour le premier d'un moyen d'être de nouveau considéré comme un Mandalorien. Ils sont aidé par Bo-Katan, qui a perdu le commandement de ses troupes en même temps que le Sabre noir. Pendant ce temps, Gideon ne s'avère pas encore vaincu.

Les spectateurs se contentant de suivre les aventures du Mandalorien tout en ayant fait l'impasse sur Le Livre de Boba Fett peuvent encore ignorer la filouterie consistant à faire revenir Din Djarin dans cette deuxième série pour lui faire vivre quelques événements loin d'être purement anecdotiques. Aussi pourraient-ils se demander pourquoi il est de nouveau en compagnie de Grogu, dans un nouveau vaisseau et pourquoi l'Armurière le rejette. En réalité, ce n'est pas bien grave car ce qu'il faut savoir si l'on ne s'est pas infligé les efforts du Fredo Corleone de l'espace pour s'imposer en chef de la pègre de Tatooine, tout ce qu'il y a à rattraper, se trouve dans les quelques mots au-dessus. On est donc reparti en compagnie du duo de choc pour de nouvelles péripéties. Cette saison se penche davantage sur Mandalore, sa mythologie et l'espoir de lui rendre sa grandeur. Dans cette quête, Din Djarin fait plus office de point de départ que de figure majeure. En effet, pendant une bonne partie de la saison et tout en ne ménageant pas ses efforts, il passe au second plan tandis que Bo-Katan, cheffe déchue, tient la vedette.

Les huit épisodes, tout en formant un ensemble cohérent, sont très hétérogènes au niveau de leur ambiance, de leurs ambitions et des sous-intrigues qu'ils développent en priorité. Ainsi, on va retourner sur Nevarro pour affronter des pirates; le troisième épisode délaissera vite ses personnages principaux pour suivre le Dr Pershing intégré à un programme de réinsertion de la Nouvelle République; Guns for Hire est plus humoristique, situé dans un monde opulent et coloré qui ne déparerait pas dans un épisode de Doctor Who et où Jack Black et Christopher Lloyd jouent les invités de luxe tandis que Grogu est fait chevalier par la force de sa mignonitude.

Voilà qui ne manque pas d'attraits mais un peu d'épaisseur. Ne pas mettre l'accent sur Din Djarin n'est pas dommageable. Était-ce parce que Pedro Pascal était accaparé par le tournage de The Last of Us? Il pouvait pourtant être absent du tournage de tout un épisode dans les saisons précédentes. Peu importe car l'on progresse du côté de Mandalore pour relier la planète et ses guerriers au Moff Gideon dont on comprend enfin le plan diabolique, son intérêt pour Grogu et pour les recherches en clonage de Pershing. En a-t-on totalement fini avec cela d'ailleurs? Rien n'est moins sûr et Gideon ou non, on a l'air de chercher in fine à expliquer le retour rocambolesque de Palpatine dans l'épisode IX. Quoiqu'il en soit, cela amène un double épisode final qui propose quelques moments intenses (et si l'armure de Gideon évoque forcément celle de Dark Vador en moins recherchée et originale, elle n'en est pas moins classe, tout comme les gardes prétoriens).

La saison laisse des pistes ouvertes. Certaines, comme une allusion à Thrawn, semblent secondaires et surtout destinées à jeter des ponts avec d'autres œuvres de l'univers comme sa série Ahsoka qui arrive bientôt. D'autres paraissent plutôt là pour annoncer la suite comme le flash-back sur Grogu qui le voit sauvé de la purge sur Coruscant par un Jedi incarné par Ahmed Best, qui fut Jar-Jar autrefois. D'aucun y ont vu une rédemption pour l'acteur, je l'interprète plus comme des excuses de la part de Lucasfilm. Le rôle est indubitablement plus gratifiant.

En alternant les petites aventures anecdotiques et les scènes inscrivant les héros dans un plan bien plus large, cette saison 3 de The Mandalorian parait manquer de consistance. Les wagons finissent cependant par se raccrocher et si la dernière image aurait fait une conclusion parfaite pour la série, on sait déjà qu'une nouvelle saison est en production. Ce n'est pas de refus car c'est toujours aussi charmant à défaut d'atteindre une ampleur qui ne fait qu'affleurer ponctuellement.