Entre deux chasses au démon de routine, Angel est hanté par Darla, qui lui apparait dans ses rêves. Il découvre bientôt qu'elle a été ramenée à la vie par Wolfram & Hart. Des tensions naissent entre le vampire et le reste de son équipe.

La première saison d'Angel avait fait du beau travail pour implanter le vampire tourmenté à Los Angeles, construire une équipe autour de lui et introduire le principal antagoniste, un cabinet d'avocats aux projets inavouables. Le final réintroduisait Darla, celle qui avait converti Angel aux ténèbres et était par ailleurs la première vampire que l'on découvrait dans Buffy, celle qui allait montrer qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et que la série allait tordre les conventions. Ce qui n'était pas rien. Elle revient de nouveau humaine mais désireuse de retrouver son immortalité pour une raison que l'on découvrira, et une Drusilla plus tard, la revoilà vampire. Horrifié par les actions de la firme d'avocats, Angel va alors commettre un acte qui ne manquera pas d'inquiéter Cordelia, Wesley et Charlie Gunn, qu'il virera dans la foulée.

Cette saison est l'occasion de découvrir de nouveaux aspects d'Angel. Jusqu'ici on avait fait connaissance avec Angel, le gentil vampire torturé par ses actes passés et soucieux d'expier ses fautes, et Angelus, le vampire sans âme à la cruauté sans limite. Le brave Angel poussé à bout peut cependant se montrer impitoyable, voire faire preuve d'un certain sadisme, comme l'annonçait déjà le deuxième épisode de la saison, Are You Now or Have You Ever Been, situé dans un hôtel fréquenté par le vampire dans les années 50 et qui deviendra le nouveau quartier général de son agence. Il fait également preuve d'une mesquinerie beaucoup plus amusante, notamment dans sa jalousie pour Lindsay, l'avocat aux dents plus longues que lui, qui fait preuve d'un talent musical qu'Angel est loin de posséder.

Ce qui nous mène à l'un des gros apports de cette saison: le club de karaoké Caritas, dirigé par l’exubérant et vert démon Lorne, incarné par Andy Hallett. Buffy avait Le Bronze, il manquait à Angel un point de chute-phare en dehors du QG de l'équipe qui peine à avoir la familiarité rassurante de la bibliothèque du lycée de Sunnydale. On retrouve encore, outre Darla et Drusilla, quelques transfuges de Buffy mais de manière plus parcimonieuse qu'en saison 1, le spin-off se portant bien sans béquille. Anne Steele, ex-Chanterelle qu'avait aidé Buffy, tente d'aider à son tour les jeunes défavorisés et se trouve au cœur d'une intrigue qui permet d'aborder les violences policière envers les Afro-américains. Plus léger l'épisode où Harmony tente de renouer son amitié avec Cordelia qui ignore encore qu'elle a été vampirisée.

On alterne ainsi entre des intrigues sombres, indépendantes comme dans Untouched ou principal fil rouge (Darla, donc) et des épisodes plus humoristiques tels Guise will be guise où Welsey se fait passer pour Angel afin d'assurer la sécurité d'une jeune femme ou les derniers épisodes de la saison qui précipitent les protagonistes dans le monde de Lorne: on s'y amuse bien même si à la longue l'univers de fantasy de pacotille, mélange entre Xena et Les Maîtres des Sortilèges, fatigue un peu. Outre Angel qui voit revenir Darla, ses amis ont aussi leurs propres problèmes: familiaux, avec Lorne et dans une moindre mesure Wesley, tandis que Gunn est partagé entre la bande avec qui il chassait les vampires et un rôle plus stable au sein d'Angel Investigations. Cordelia souffre de plus en plus de ses visions mais aussi d'une carrière qui ne décolle pas (l'épisode où elle est rudoyée et insultée par un réalisateur prend d'ailleurs un aspect étrange à la lumière des révélations de Charisma Carpenter sur le comportement de Joss Whedon à son égard).

Une saison dans laquelle Angel et Wesley se décoincent pour notre plus grand plaisir mais qui monte aussi en gamme en abordant des aspects plus sombres de la personnalité du héros sans tout mettre sur le compte de la perte d'une âme. Tout en conservant des ponts avec la série-mère, Angel confirme sa capacité à faire mieux que soutenir la comparaison pour trouver son propre ton.