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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Phase IV
Suite à un phénomène astronomique, le biologiste Ernest Hubbs observe un dérèglement dans le comportement de fourmis de l'Arizona. Il recrute James Lesko, un spécialiste de la communication animale et de la cryptologie pour étudier cette colonie au comportement de plus en plus menaçant.

Le nom du graphiste Saul Bass est certainement, en premier lieu, associé aux génériques ou aux affiches qu'il a signé pour des réalisateurs comme Alfred Hitchcock, Otto Preminger ou encore Martin Scorsese. Il est également le réalisateur d'un unique long-métrage, Phase IV, échec au box-office à sa sortie mais qui s'est paré, les années passant, d'une belle réputation de film culte. D'un scénario classique de séries B horrifiques à base d'animaux devenus fous ou en l'occurrence ici trop bien organisés menaçant la place de l'Homme dans un écosystème sur lequel il exerce un contrôle ténu, Bass se livre en effet à nombres d'expérimentations visuelles. C'est ce que l'on était en droit d'attendre de lui mais il faut croire qu'à l'époque on devait espérer tout bonnement un film de fourmis tueuses plus classique.

D'entrée de jeu, l'intrigue se mâtine d'horreur cosmique: le comportement des fourmis suit un phénomène astronomique qui reste flou et laisse place à la spéculation (conjonction de planètes? Signal extra-terrestre?). Qu'importe. On passe du cosmos au microcosmos, du ciel étoilé aux galeries souterraines d'une fourmilière dont les ouvrières, de plus en plus audacieuses, éradiquent leurs prédateurs naturels habituels et bâtissent d'impressionnants édifices. Les scientifiques Hubbs et Lesko, intrigués par ces nouveaux paramètres, ne comprennent que trop tard qu'ils livrent un combat contre des êtres qui ont un coup d'avance sur eux, systématiquement. Ils se retrouvent assiégés en compagnie de la petite-fille de fermiers locaux victimes des fourmis (enfin, pas seulement...) tandis qu'à l'extérieur, leurs ennemies innovent et s'adaptent sans arrêt.

Si l'on n'échappe pas à quelques poncifs comme le scientifique qui se dégrade aussi bien mentalement que physiquement ou le personnage féminin principalement là pour offrir au regard son physique agréable mais qui pèse peu sur le déroulement de l'intrigue, Phase IV se montre passionnant, par la minutie dont il amène la menace et par ses trouvailles visuelles incroyables:le paysage entourant le laboratoire, du fait des produits pulvérisés par Hubbs pour éloigner les fourmis et de l'activité de celles-ci, prend des airs de planète étrangère, comme si déjà, les humains étaient précipités dans un monde qui n'étaient plus le leur, et parfaitement hostile. Aux fourmis de plus en plus intelligentes et redoutables s'opposent des scientifiques dont les quelques certitudes ont tôt fait de s'écrouler et comme souvent dans les films de monstres au sens large, vient la question de ce que signifie être humain. L'intelligence? Les insectes en font preuve sans arrêt. L'empathie? Hubbs en semble vite dépourvu, tout à ses recherches, sans considération pour les pertes humaines dont il est en partie responsable.

Le casting est réduit, Nigel Davenport, Michael Murphy et Lynne Frederick sont loin d'être des têtes d'affiche bien qu'ils fassent ici parfaitement le boulot (Linda Blair a un temps été envisagée pour jouer Kendra avant d'être écartée en partie pour des raisons de salaire). Les vraies stars sont évidemment les fourmis, et qu'elles soient montrées en gros plan de manière individuelle ou en masse grouillante, elles sont toujours crédibles et leur simple apparition, même quand l'on se dit qu'un simple coup de savate suffirait à les calmer, provoque l'inquiétude, les cadres jouant souvent sur la notion d'échelles, inversant les rapports de force.

D'un point de départ prétexte à un énième film de bestioles énervées, Saul Bass tire un long-métrage où les rôles de chercheurs et de cobayes se brouillent, au ton paranoïaque et aux images impressionnantes, parfois carrément psychédéliques. Il est fort dommage donc que Phase IV ait été le seul long-métrage de Bass mais son caractère singulier n'en est que plus fort.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 9 Avril 2023, 20:47bouillonnant dans le chaudron "Films".