Isaac Sidel part en croisade contre Maria Montalban, surintendant d'un district scolaire de Manhattan qu'il soupçonne de voler des fournitures scolaires et de trafiquer de la drogue. Quand Sidel est retrouvé par l'un de ses hommes avec plusieurs balles dans la peau, Montalban est un suspect évident mais le commissaire principal a plus d'un ennemi et à peine remis, il a bien l'intention de découvrir qui a cherché à le tuer.

Les événements des Filles de Maria découlent directement de ceux du tome précédent, Un Bon Flic. Isaac est de retour à son poste de commissaire principal, de "commish", toujours inquiet de la déliquescence des écoles des quartiers les plus modestes et bien décidé à protéger les pauvres enfants des crapules qui en profitent. Dans sa ligne de mire, Maria Montalban, surintendant flamboyant à la réputation de Robin des Bois mais dont Isaac est certain qu'il cache des trafics autrement moins louables. Il dépêche un de ses subordonnés, Carroll Brent, marié à la fille d'un des hommes les plus riches de la ville, sur sa piste. Naturellement, rien ne se passe comme sur des roulettes. Carroll n'apprécie guère l'intérêt qu'Isaac manifeste pour sa femme, Diane, Isaac lui-même se retrouve rapidement à l’hôpital farci de balles (qui semblent régler au moins temporairement son problème de ver solitaire) et un gangster revenu d'entre les morts pourrait bien être derrière tout ça.

Isaac ne manque pas d'ennemis, parmi les truands, les politiciens, les forces de police, aussi ce ne sont pas les suspects qui manquent. Il ne s'agit évidemment pas d'un whodunit traditionnel, le commissaire ne peine pas à découvrir qui a fait le coup. L'intérêt n'est pas là mais toujours dans le portrait de la faune excentrique qui tourne autour de lui et dans laquelle il ne détonne d'ailleurs pas. Les alliés d'hier ne sont pas fiables, les ennemis ne sont pas toujours ce qu'il semble, les nouvelles recrues à la cause du commish viennent encore une fois d'horizons improbables et les passages les plus glauques sont contrebalancés par une verve très sûre. Notamment au cours d'un échange final lors de ce qui pourrait être un règlement de compte qui évidemment ne se déroule pas de manière prévisible.

Prévisible, c'est d'ailleurs tout ce qu'une aventure d'Isaac Sidel n'est pas. On est mené par le bout du nez par des personnages qui cachent leur jeu, qui bossent en sous-main pour leur adversaire naturel ou qui sont tellement plein de fantaisie qu'ils sont capables d'agir contre leurs intérêts par sentimentalisme. Les Filles de Maria ne déroge pas à la règle et marque une étape dans l'ascension chaotique de Sidel.