Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Carnival Row, saison 2
Désormais chancelier, Jonah Breakspear organise la répression contre les créatures magiques, interdites de quitter Carnival Row. Vignette résiste aux côtés des Corbeaux Noirs tandis que Philo envisage de faire connaître sa véritable ascendance pour éloigner Jonah du pouvoir. Agreus et Imogen ont fui le Burgue mais leur bateau est pris d'assaut par l'Aube Nouvelle, un groupe révolutionnaire.

On est désormais habitué à ce que les nouvelles saisons des séries télévisées ne soient plus un rendez-vous annuel arrivant à date fixe. Néanmoins, la première saison de Carnival Row, diffusée à l'automne 2019, se faisait tellement attendre qu'on ne l'attendait justement plus vraiment. Changement de showrunner, Covid, la production n'a pas dû être évidente. On démarre pourtant là où l'on en était resté comme si de rien n'était et même sans réviser, une fois n'est pas coutume, il n'est pas très dur de raccrocher les wagons. Le message anti-raciste et anti-colonialiste de la première saison n'était pas des plus subtil, si l'on excepte la Nouvelle Aube dont l'inspiration est transparente, cette deuxième saison a la main légèrement moins lourde sans pour autant dévier de ses intentions. Les créatures magiques, plus persécutées que jamais dans le Burgue, tentent de survivre chacune à leur façon. Vignette est de plus en plus impliquée dans les actions des Corbeaux noirs tandis que Philo cherche une approche plus pacifique avec l'aide de Millworthy. Difficile quand en face, Jonah se montre de plus en plus incontrôlable et que sa demi-sœur complote également.

Du côté d'Agreus et Imogen, si pendant un moment leur intrigue semble détachée du reste, elle rejoindra le Burgue avant la fin, non sans un détour par Ragusa où la Nouvelle Aube laisse entrevoir que leur union, jugée contre-nature au Burgue, est parfaitement acceptée, contrairement à leur statut de riches bourgeois. Quant à Ezra, il ne tarde pas à se lancer sur leurs traces pour se montrer toujours aussi boulet et irrécupérable mais il permet surtout de mettre en relief le caractère d'Imogen et éclairer un peu le passé d'Agreus, c'est toujours ça de pris. Joanne Whalley, décidément très présente dans les séries fantasy ces dernières années avec plus ou moins de bonheur, fait ses débuts ici en cheffe révolutionnaire qui ne fait pas dans la dentelle. Comme d'habitude avec ce type de personnage, on apprécie le but, pas les méthodes et on se demande si un jour on nous montrera des révolutionnaires ne tombant pas dans l'extrémisme.

C'est une des forces et des faiblesses de la saison: on nous dépeint une situation politique complexe où l'on sympathise pour les laisser-pour-compte de la société mais où l'on présente des groupes trop violents pour que l'on veuille les voir réussir, et les héros qui tentent de faire changer les choses de manière civilisées sont isolés. C'est réaliste, on dira, mais du coup la fin de la saison et de la série parait un peu trop idéale sans pour autant montrer la paix et l'égalité comme acquise. On a l'impression surtout à partir du tournant sanglant et choquant de l'épisode 5, que deux saisons ont dû être casées en une seule et que l'on va vite en besogne sur certains points (le plan de Sophie tourne court et l'on ne reparle plus de sa domestique faune qui l'a guidée pendant tout ce temps). L'évolution de Dombey n'est pas inintéressante mais amenée très grossièrement (dès qu'on nous fait comprendre que le tuer ne serait pas l'idée du siècle, on nous le montre en bon père de famille) et trop chaotique.

Le spectacle reste toujours joli et soigné notamment dans les décors et la belle musique de Nathan Barr. Quant au casting, s'il repose en grande partie sur un couple d'acteurs qui n'a jamais été révéré pour son talent, il est plus qu'honorable à quelques faiblesses près. Cara Delevingne ne s'en sort finalement pas mal, Orlando Bloom est beaucoup plus limite, plissant les yeux et serrant les dents pour montrer qu'il est badass et malin mais gênant quand on lui en demande plus comme dans des scènes de dialogue intérieur pour montrer son tiraillement entre sa nature humaine et sa nature fée (idée qui est heureusement vite abandonnée). La saison est beaucoup moins prévisible que la précédente à un point près, l'identité du Sparas vu qu'il n'y a environ qu'un candidat possible.

Ambitieuse et imparfaite, Carnival Row a suffisamment de charme pour laisser un bon souvenir et démontrer qu'il est parfaitement possible de poser un univers inédit, sans recourir aux sempiternelles adaptations ou spin-off. Sa brièveté laisse craindre qu'Amazon ne renouvellera pas de sitôt l'expérience pour se concentrer sur Jordan et Tolkien mais la série existe et malgré ses défauts, c'est déjà bien louable.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 20 Mars 2023, 15:43bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".