Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Luther: Soleil déchu
John Luther enquête sur l'enlèvement d'un jeune homme qui venait de découvrir le corps d'une femme disparue depuis plusieurs années quand il est condamné à une peine de prison. Les disparitions, meurtres et incarcération du policier sont l’œuvre de David Robey, un riche psychopathe décidé à frapper de terreur la population tout en narguant Luther. Ce dernier va s'évader pour l'empêcher de nuire.

Plus de douze ans après son arrivée sur la BBC, que reste-t-il de John Luther? La série créée par Neil Cross avait contribué à la popularité d'Idris Elba et démontrée qu'il avait la carrure d'un premier rôle, capable d'être héroïque aussi bien qu'inquiétant. Néanmoins, au fil des saisons, alors que les audiences grimpaient, la qualité devenait plus discutable et probablement du fait de l'emploi du temps de l'acteur principal très demandé, la programmation plus erratique. Ainsi la quatrième saison n'aura offert que deux épisodes vite oubliés tandis que la cinquième voyait le retour d'Alice alors que Luther, focalisé sur cette dernière, laissait tout le travail de traque du psychopathe du moment à une collègue qui ne se retrouvait guère récompensée de ses efforts. Le moment n'était-il pas venu d'arrêter les frais? Pour Neil Cross, hors de question d'écrire une seule saison supplémentaire. Dire adieu au personnage cependant? Non plus, d'où ce film, pompeusement sous-titré Soleil déchu, arrivé sur Netflix dans nos contrées.

En un peu plus de deux heures, on retrouve les ingrédients de la série tout en proposant une intrigue que les nouveaux spectateurs n'auront pas de mal à comprendre sans avoir suivi les épisodes précédents. Un nouveau dingo sème la panique, grâce à de gros moyens que lui offre son statut de trader et une mise en scène élaborée pour tourmenter les familles de ses victimes, la population londonienne et surtout ce pauvre Luther, qui se retrouve derrière les barreaux. Comme il est de tradition dans la série, on ne nous cache pas l'identité du psychopathe, à notre héros de l'identifier et de l'arrêter en usant de moyens réprouvés par sa hiérarchie. Qui ici ne se contente pas de le rappeler à l'ordre mais le traque après son évasion. Suspense, donc.

Malheureusement, la sauce ne prend plus vraiment. Tout d'abord, pour ce qui se veut un film, le long-métrage peine à monter en gamme par rapport à la série télévisée: réalisé par Jamie Payne, routier des séries justement, il est correctement fichu mais sans plu-value, au point de se dire que ce n'est pas dommage qu'il ne soit pas sorti sur grand écran chez nous. Ensuite, la surenchère dans la vicelardise du méchant, si elle offre quelques scènes marquantes comme celle de Picadilly Circus ou encore celle où il projette sur son visage celui de ses victimes pour le bénéfices des parents de celles-ci, est tellement poussée qu'on finit par avoir envie d'en rire, tout comme de son gang de vilains estoniens. On a même droit à une base secrète dans la neige. Idris Elba ne sera sans doute jamais James Bond malgré les spéculations et les rêves de casting, c'était peut-être un moyen pour Neil Cross de lui donner une petite occasion d'en goûter quelques codes mais cela vire au ridicule.

Reste un casting qui fait le job. Elba est charismatique sans forcer et son personnage plus focalisé sur son enquête que sur ses problèmes personnels, ce qui change des dernières saisons bien que l'on sente qu'il ne fallait pas perdre les nouveaux spectateurs avec trop de sous-intrigues faisant référence au passé du personnage. Cythia Erivo est aussi très bien en enquêtrice chargée de retrouver à la fois le meurtrier et Luther. Elle ne vire pas à l'inspecteur Javert ou à l'incompétente pour faire briller son collègue. Andy Serkis est évidemment inquiétant à souhait dans le rôle du serial-killer même si sa coiffure en plastique donne l'impression qu'il était plus naturel dans Le Seigneur des Anneaux et qu'avec un personnage finalement peu intéressant, il n'a pas grandes latitudes au-delà du fait d'être parfaitement odieux. La fin laisse entrevoir une suite et de nouvelles aventures pour Luther dans un autre cadre.

En a-t-on envie? Retrouver John Luther une fois de temps en temps comme un vieux camarade dont on prend des nouvelles est loin d'être une torture mais il faut tout de même espérer que les prochaines retrouvailles, si elles ont lieu, soient plus inspirées.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 12 Mars 2023, 17:54bouillonnant dans le chaudron "Films".