Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Cinquième Dimension
Un homme se voit remplacé par un double de lui-même, meilleur à tout point de vue. Dans une société futuriste, un jeune garçon réussit trop bien ses examens. Un vétéran du Viet-Nam a le pouvoir de donner vie à ses souvenirs traumatisants. Un homme est condamné à être traité comme s'il était invisible pendant un an. Invraisemblable? Pas quand on pénètre accidentellement dans la Cinquième Dimension.

Durant cinq saisons, de 1959 à 1964, Rod Serling a régalé les téléspectateurs avec une anthologie fantastico-horrifico-sf dont il assurait également la narration. Peu de déchets parmi des épisodes parfois signés d'auteurs comme Richard Matheson, avec des noms derrière ou devant la caméra aussi intéressants qu'Ida Lupino, Lee Marvin, ou encore des jeunes et méconnus Robert Redford ou Dennis Hopper. Le mot "culte" a été galvaudé mais quand on parle de The Twilight Zone première manière, La Quatrième Dimension chez nous, il n'est pas abusif. En 1985, dix ans après la mort de Serling, CBS a relancé l'anthologie, faisant appel à des auteurs comme Alan Brennert, Harlan Ellison ou encore un certain George R.R. Martin. Les deux premières saisons sont composées d'épisodes d'une quarantaine de minutes divisés en deux ou trois histoires tandis que la saison 3 retrouve le format traditionnel d'épisodes composés d'une seule histoire d'une vingtaine de minutes. Le thème principal est réarrangé par Grateful Dead et la narration est assurée pendant deux saisons de manière aléatoire par Charles Aidman puis dans tous les épisodes de la troisième par Robin Ward. En France, c'est la défunte cinquième chaine qui s'est occupée de la diffusion sous le titre La Cinquième Dimension histoire de rester dans la continuité de la série-mère tout en mettant en valeur son statut de suite.

Le résultat est loin de la qualité de The Twilight Zone première version. La première saison propose une cinquantaine d'histoires mais la plupart peinent à rester en tête et sont souvent trop comiques ou trop sentimentales, sans transmettre les angoisses de l'époque qui étaient celles de la série-mère. Le ton devient plus classique dès la deuxième saison et la dernière se révèle encore plus dans l'esprit de la série de Serling mais dans l'ensemble, tout cela manque de personnalité, malgré des réalisateurs comme Wes Craven ou William Friedkin derrière la caméra et des têtes connues ou amenées à l'être (Bruce Willis, Morgan Freeman, Helen Mirren...). Néanmoins, contrairement à la version de 2019, on a ici compris que la brièveté était une force et peu d'épisodes dépassent la demi-heure, certains faisant même une petite dizaine de minutes, ce qui évite de s'y ennuyer trop. Certains épisodes valent tout de même le détour, voici ma petite sélection personnelle:

A Little Peace and Quiet / Une petite paix bien tranquille: l'épisode reprend l'idée d'une histoire de la série originale où un homme trouvait une montre capable d'arrêter le temps et en profitait jusqu'à ce qu'il la casse et se retrouve condamné à errer seul dans un monde figé. Dans cette version, une mère de famille dépassée par des enfants turbulents et un mari inefficace trouve un médaillon au pouvoir similaire, ce qui lui permet de souffler et de profiter d'instants pour elle. Quand un missile soviétique est sur le point de s'écraser sur la ville, elle doit choisir entre mourir avec les siens ou vivre seule avec une bombe en suspension au-dessus du quartier. L'épisode lui-même n'a rien d'extraordinaire mais les dernières minutes sont saisissantes.

The Shadow Man / L'Ombre de la Nuit: un adolescent découvre qu'un être ténébreux a élu domicile sous son lit. La créature promet de ne pas lui faire de mal tandis que la nuit, plusieurs personnes sont agressées ou tuées. L'ado profite de la promesse du monstre pour se tailler une réputation de courage en se promenant seul le soir, jusqu'au jour où... Épisode horrifique réussi après une salve d'histoires trop légères ou sentimentales.

The Misfortune Cookie / Dessert explosif: un critique gastronomique descend en flèche un restaurant chinois sans même y avoir mis les pieds. Invité à prendre un repas pour revenir sur son opinion, il va abuser de son statut et s'en mordre les doigts. Un épisode humoristique, ce ne sont pas les meilleurs mais Elliott Gould est excellent, tout comme la chute.

Gramma / Le Spectre de Grand-Mère: celui-ci est notable car c'est l'adaptation d'une des nouvelles les plus glaçantes de Stephen King, Mémé. De fait, elle parvient à faire peur et n'édulcore pas le récit. Dommage que le monologue intérieur du gamin, interprété par Barret Oliver (le Bastien de L'Histoire sans Fin) tape sur les nerfs tant le mioche semble incapable de penser sans hurler.

Appuyez sur le bouton / Button, Button: adapté d'une nouvelle de Richard Matheson qui détesta le résultat (la fin diffère notamment), l'épisode vaut néanmoins le coup d’œil: un couple qui a du mal à joindre les deux bouts reçoit la visite d'un homme qui leur confie une boite avec un bouton, leur disant que s'ils appuient dessus, il gagneront 50 000 dollars mais qu'une personne qui leur est inconnue mourra. Dilemme moral vite résolu dans le cas du mari et de la femme (une jeune Mare Winningham) qui n'ont pourtant pas le même point de vue sur la question.

The Toys of Caliban / Le Don de l'Enfer: George R.R. Martin signe ici une relecture de C'est une belle vie / It's a Good Life, épisode mythique dans lequel un gamin doté de la capacité d'exaucer tous ses désirs terrorisait son entourage. Ici, l'enfant n'est pas maléfique mais handicapé mental et a le pouvoir de rendre réelles les images qui lui plaisent, sans comprendre les risques de ses actes. On a donc plus de nuances puisque ses parents craignent les conséquences de ses pouvoirs (et cela va loin) mais l'aiment et veulent le protéger. L'épisode est très sombre et parfois étonnamment gore, en revanche la représentation de l'adolescent handicapé n'a pas bien vieilli.

Shelter Skelter / Sans abri: un survivaliste et un de ses amis survivent à une attaque nucléaire grâce à l'abri construit par le premier dont la famille s'est absentée pour le week-end. Après plusieurs mois sous terre, l'ami veut rejoindre la surface mais son hôte est persuadé que l'on ne peut y survivre. Un personnage principal antipathique (quand il réalise l'imminence de l'attaque, il supplie sa femme sceptique de lui amener son fils dans l'abri, sans aucun mot pour sa fille) piégé par ses obsessions avec une fin bien ironique, dans l'esprit de la série.

Something in the Walls / La Métamorphose des Murs: un psychiatre rend visite à une patiente terrorisée par des voix mystérieuses. Un épisode angoissant classique mais très efficace.

The Mind of Simon Foster / Souvenirs à vendre: un homme met ses souvenirs en gages pour survivre à une mauvaise passe. Un des quelques épisodes situés dans le futur, le principe est simple mais le tout est bien mené avec une chute réussie.

Rendez-Vous in a Dark Place / Un rendez-vous tant attendu: Janet Leigh joue une vieille dame obsédée par la mort et qui ne rate aucun enterrement. Jusqu'à une nuit où elle rencontre la Grande Faucheuse en personne. Évidemment, cela fait plaisir de croiser l'actrice mais l'épisode fait partie de ceux qui auraient pu devenir niais mais évitent ce travers.

Special Service / Souriez, vous êtes filmés: un homme découvre qu'il est filmé depuis plusieurs années à son insu, pour le plus grand bonheur des téléspectateurs. Surtout remarquable pour annoncer The Truman Show mais sympa en lui-même.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 23 Janvier 2023, 18:10bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".