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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Live by Night
Vétéran de la Grande Guerre, Joe Coughlin rejette sa place dans la bonne société de Boston que lui vaudrait la place de chef de la police de son père pour se lancer dans le braquage de banques. Après s'être mis à dos un gangster dont il a séduit la maîtresse, Joe est envoyé par un rival de ce dernier en Floride pour gérer le trafic d'alcool.

Ben Affleck l'acteur n'est, en règle générale, pas vraiment loué pour son grand talent. Ben Affleck réalisateur, en revanche, s'est attiré de bien meilleures critiques pour ses premiers films, en particulier Gone Baby Gone, déjà adapté d'un roman de Dennis Lehane, et Argo. Aussi il y avait de quoi attendre de ce Live By Night basé sur Ils vivent la Nuit, deuxième tome de la trilogie Coughlin. Le scénario est dans l'ensemble fidèle au déroulement du livre, à une différence majeure près: il traite par une ellipse toute la partie dans la prison de Charlestown qui rapproche Joe de Pescatore dont on se demande dans le film pourquoi il est aussi prompt à lui confier le contrôle d'une ville. De plus, plus âgé que le personnage d'origine, Ben Affleck en fait un ancien combattant, histoire aussi de justifier en peu de mots son rejet d'une vie conventionnelle à son retour du front.

Si les changements de scénario, également pensés pour en faire un film indépendant et qui n'appelle pas de suite pour découvrir le destin de Joe, ne sont pas dommageables,hélas, le film a bien du mal à se hisser à la hauteur de l’œuvre d'origine, haletante, qui mettait sans arrêt son protagoniste en danger, le confrontait à des dilemmes moraux en le faisant sombrer dans le gangstérisme tout en essayant de s'acheter une bonne conscience, plein de suspense dans son dénouement à retardement. Malgré les fusillades et les règlements de comptes bien présents, le rythme est lent sans instaurer une ambiance particulière. Le film est plat, il n'y a pas d'autre adjectif et même l'arrivée à Ybor qui devrait le faire décoller après une demi-heure introductive ne suffit pas à y insuffler de la vie.

Il faut dire que s'accorder le rôle principal n'était certainement pas la meilleure idée de la part d'Affleck. Il est monolithique au possible et n'a pas la subtilité pour faire transparaître le moindre conflit derrière une façade impassible. On ne sent pas le traumatisme d'un vétéran de la Grande Guerre, ni le romantisme qu'il devrait entretenir vis-à-vis d'Emma puis de Gabriela. Il s'entoure heureusement de bonnes gueules dans les rôles de gangsters et d'adversaires, notamment Robert Glenister et Chris Cooper mais seule Elle Fanning sort du lot et suscite un peu d'émotion en jeune fille de bonne famille déchue qui trouve refuge dans le religion (on ne sent d'ailleurs pas qu'elle électrise les foules comme dans le roman ou comme les prêcheurs de l'époque pouvaient le faire. Là encore, toute cette partie est traitée avec trop de calme et de froideur).

La reconstitution, au niveau des décors et des costumes, est classe, on a de beaux paysages de Floride (vus de haut, pas certaine de vouloir explorer le ras du sol) mais la photographie, comme trop souvent dans les films se déroulant à cette époque ou dans le sud des États-Unis, tire trop vers le jaune/sépia, très désaturée, ce qui est lassant à la longue et accentue encore plus la distance avec ce que l'on voit. Joe en voix-off a également tendance à tout expliquer pour combler ce que l'image n'offre pas, ce qui n'est pas une idée hérétique, le héros narrant sa tragique histoire est après tout une ficelle classique du film noir mais cela contribue une fois de plus au détachement de l'ensemble. C'est une vieille histoire et le narrateur lui-même semble être passé à autre chose.

D'Ils vivent la nuit, Ben Affleck aurait pu tirer un beau récit de gangsters, plein de tension et au personnage principal ambivalent. Il ne ressort de son film qu'une fadeur léthargique à peine interrompue par une fusillade ici et là et dont le classicisme est plus empesé que soigné.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 7 Décembre 2022, 17:14bouillonnant dans le chaudron "Films".