Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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--> John Dortmunder 15
Douglas Fairkeep, producteur d'émissions de télé-réalité, trouve un nouveau concept: filmer une bande de malfrats préparer un cambriolage et les suivre dans les différentes étapes de leur forfait. Mis en contact avec lui par Stan, Dortmunder et sa bande, d'abord dubitatifs, y voient l'occasion de mettre la main sur un joli magot, en échafaudant un double plan: celui pour les caméras et un autre, plus ambitieux et réel, en coulisses.

Depuis son apparition en 1970 jusqu'à cette dernière aventure publiée en 2009, le monde aura changé autour de John Dortmunder, sans que lui évolue d'un iota. Celui qui considérait le répondeur téléphonique comme une technologie aussi incompréhensible que maléfique vit désormais à l'ère d'internet. C'est l'une des forces de la série d'arriver à faire traverser par un personnage quarante ans d'un monde en perpétuelle mutation sans le faire bouger et sans que cela devienne un handicap. Pour ce dernier opus, on le confronte à l'un des fléaux des années 2000, la télé-réalité. Si l'idée est aussi improbable que séduisante, le résultat est en demi-teinte.

Un des plaisirs de la série est de voir Dortmunder et sa fine équipe se confronter à tout un tas de complications et l'idée de tourner dans une émission de télé-réalité en présente plusieurs qui sont prises en compte. Du coup, l'objectif double, celui, officiel et acceptable, présenté aux producteurs et l'autre, secret, vraiment lucratif, n'est pas aussi fou que dans d'autres aventures, histoire de ne pas trop complexifier l'intrigue, et il manque d'envergure et de folie. De plus, certains personnages comme Darlene et Ray ne sont pas très développés tout en leur consacrant du temps alors qu'ils ne jouent finalement aucun véritable rôle dans l'histoire (à part dans le cas de Ray de pousser Stan hors de l'émission ce qui l'amène brièvement à faire cavalier seul). On sent que Donald Westlake avait un sujet en or en plongeant Dortmunder dans l'univers de la télé-réalité mais que cela aurait demandé beaucoup trop de pages pour un tome des aventures du cambrioleur, qui gagnent à être brefs, et le roman n'est donc pas vraiment aussi abouti et féroce qu'il aurait pu l'être, souffrant notamment d'une fin trop facile et expéditive.

Néanmoins, même un Dortmunder moyen reste une lecture tout à fait agréable, amusante, et divertissante. Pour sa dernière apparition, on aurait évidemment souhaité un véritable bouquet final plutôt qu'un roman simplement sympathique mais pas à la hauteur des meilleurs livres de la série. Ce n'est pour autant pas un départ honteux et pour un cycle qui compte quinze tomes, ce n'est pas un mince exploit.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 25 Septembre 2022, 11:44bouillonnant dans le chaudron "Littérature".