Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Brumes de Babylone
Margaret Larkin, quatorze ans, est assassinée, son corps jeté dans le Styx, la rivière qui coule non loin de la ferme où elle a grandi. Son meurtrier ne craint guère de poursuites car qui irait soupçonner le fils de l'homme le plus riche de la ville? Il n'envisage évidemment pas une vengeance d'outre-tombe.

Quelques années avant d'écrire la saga Blackwater, Michael McDowell avait signé ce roman qui en annonce déjà quelques traits: la petite ville retirée du Vieux Sud, à la frontière entre la Floride et l'Alabama, la rivière inquiétante qui prend des vies mais dont émerge parfois aussi des figures terrifiantes, la riche famille autour de laquelle tourne la vie de la localité... L'intrigue n'a rien d'original, avec un méchant vite identifié et détestable comme jamais. Une fois qu'on le découvre, il ne se passe pas une page sans que le meurtrier donne une nouvelle raison de le haïr. Son acharnement contre la famille Larkin, ses magouilles financières (on n'a pas affaire à un pauvre détraqué soumis à des pulsions incontrôlables), ses manipulations... On pourrait trouver la barque trop chargée mais cela fonctionne car on cherche moins un méchant complexe qu'un méchant que l'on veut voir puni de manière spectaculaire.

Le fantastique arrive progressivement et les apparitions gagnent en force pour tourmenter le tueur tandis que l'on se dit que c'est bien joli mais l'entraîner dans la mort ne serait pas totalement satisfaisant si le reste de la communauté restait inconsciente de sa duplicité. D'autant que sans le soupçonner de meurtre, certains notables sont un peu trop avides de le prendre au sérieux du fait de son statut pour ne pas mériter une petite leçon aussi en passant. C'est d'ailleurs la peinture de la petite ville de Babylone, où tout le monde se connait ou croit se connaître, où l'on est plus excité par la découverte d'un meurtre que compatissant à l'égard de la victime et de sa famille et où les ragots filent vite, qui fait sortir le roman du lot, plus que son histoire qui aurait aussi bien pu être racontée en un petit épisode des Contes de la Crypte.

L'ambiance poisseuse d'une petite bourgade du Sud des États-Unis, comme figée par le temps, paisible en apparence tout en abritant le Mal, est toujours à merveille restituée par Michael McDowell et c'est pour elle qu'on tourne facilement les pages d'une intrigue par ailleurs convenue.

Edit: le livre a été réédité par Monsieur Toussaint Louverture dans une nouvelle traduction et avec une bien plus belle couverture sous le titre Lune froide sur Babylon en 2024.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 23 Septembre 2022, 12:19bouillonnant dans le chaudron "Littérature".