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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Gothika
Miranda Grey, rentrant de son travail dans un hôpital psychiatrique dont son mari est directeur, fait une étrange rencontre. Elle se réveille emprisonnée sur son lieu de travail, accusée d'avoir sauvagement assassinée son mari à coups de hache.

Gothika est un exemple-type. Celui d'un réalisateur, en l'occurrence Mathieu Kassovitz, ayant signé des films remarqués dans son pays d'origine et qui cédant aux sirènes hollywoodiennes promettant des budgets confortables, des projets largement distribués ou la possibilité d'explorer un genre difficile à produire chez soi, fait le trajet jusqu'à Hollywood pour se voir refiler un scénario bancal (ici, carrément je-m'en-foutiste) qu'aucune tentative ne parvient à transcender, quand il ne perd pas tout contrôle sur son travail. De plus, le ratage est trop ordinaire pour mériter un documentaire analysant comment on a pu en arriver là.

On a là affaire à un film de fantômes dans un établissement sinistre dans lequel l'héroïne passe pour folle, des ingrédients classiques d'une œuvre gothique, c'est pourquoi, l'imagination étant au pouvoir, le film se retrouve intitulé Gothika, admirez le remue-méninges. Le canevas est usé, on aurait pu en conclure qu'il serait facile de confectionner quelque chose de certes sans originalité mais bien soigné et qui tienne la route. Hélas, rien ne fait sens. On ne croit pas au couple aimant que forment Halle Berry et Charles S. Dutton, et c'est méchant de taper sur le physique mais cela doit en grande partie à celui de l'acteur, qui n'a pas l'occasion de faire croire à une personnalité hors du commun ou attachante contrebalançant son aspect ingrat. Si ce n'était qu'un choix de casting, ce serait cependant vite secondaire. Les facilités s'accumulent comme un maton inexplicablement sympa, un fantôme dont les capacités sont tellement étendues qu'on se demande pourquoi il tourmente Miranda à ce point pour arriver à ses fins, ou un mystère pas bien mystérieux.

Derrière la caméra, Mathieu Kassovitz n'est pas à son affaire. J'ignore si sa marge de manœuvre était limitée par la production, s'il a vite perdu son intérêt pour un projet faisandé dès le départ ou s'il n'était tout simplement pas la personne indiquée pour ce type de long-métrage mais il est particulièrement peu inspiré. Tous les clichés y passent: orages, musique agressive et grinçante lors des apparitions, montage haché, sans que cela provoque le moindre frisson ni la moindre tension, alors que la situation du personnage que tout le monde croit folle et qui du reste a vraiment commis un meurtre sans le vouloir aurait du être particulièrement éprouvante. De plus, il ne se dégage même pas une beauté morbide des décors, ou une froideur clinique, tout est très terne et vu à travers un filtre bleu (au moins l'affiche n'est pour une fois pas mensongère et annonce la couleur dans tous les sens du terme).

Le casting n'a pas grand chose à défendre. Outre le pauvre Charles S. Dutton pas vraiment à sa place, on a une Halle Berry sur les épaules de laquelle repose l'essentiel du film et elle fait de son mieux mais si elle n'a pas à avoir honte de son boulot, il n'y a pas grand chose à saluer non plus. Robert Downey Jr était sur le point de renoncer à la drogue mais on sent qu'il n'en était pas encore arrivé à cette importante décision et Bernard Hill, Penelope Cruz et John Carroll Lynch complètent une distribution somme toute maigre. Le premier limite les dégâts en étant peu présent dans un rôle anodin, l'actrice espagnole doit jouer une folle qui ne l'est pas tant que cela et passe donc d'un extrême à l'autre en un temps record et le troisième n'est pas aidé par son rôle de shérif ami de la victime et donc fort énervé contre Miranda mais ce n'est pas du tout parce qu'il serait méchant, il est légitimement choqué bien sûr...

Quand on se dit que ce qui empêche ce film d'être vraiment insupportable, c'est sa brièveté, on sait qu'on est mal engagé. C'est peut-être dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes mais il ne suffit pas de sortir le vieux pot du tiroir pour faire la blague, encore faut-il s'avoir comment accommoder ce que l'on n'y met. Dans Gothika, tout est jeté en vrac sans grand soucis de cohérence ni vraie idée de mise en scène et on se retrouve avec un mauvais film fade de plus.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 3 Septembre 2022, 19:23bouillonnant dans le chaudron "Films".