Mahlia achète une maison à la campagne à retaper en attendant le retour de son mari en voyage d'affaires. En compagnie de ses deux enfants encore en bas âge, Robby et Elaine, elle fait la connaissance du voisinage. Les travaux de rénovations lui font cependant mettre à jour une pièce supplémentaire dans sa demeure et des ossements accompagnés d'un bracelet dans une mare. Mahlia découvre ensuite que le village a été marqué régulièrement par des disparitions d'enfants et commence à s'inquiéter pour les siens.

Ossements est le second volume des mésaventures surnaturelles de Mahlia, mais pour une raison inconnue (ou connue seulement du directeur de collection de Pocket Terreur et ses collègues de l'époque), le premier n'a jamais été traduit en français. Il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre sa suite et si des allusions régulières sont faites aux événements passés, c'est assez flou pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte si on les lit dans le désordre. Cependant, comme les deux histoires sont indépendantes, la pauvre héroïne a l'air sacrément malchanceuse de subir deux épreuves terrifiantes à un an seulement d'intervalle alors que rien n'indique, même si elle a un petit pouvoir, qu'il ne s'agit pas d'un hasard.

Fantômes, magie vaudou et meurtres particulièrement sanglants, les ingrédients pour faire frissonner ne manquent pas et la première moitié qui pose les bases s'avère réussie, Mahlia est plutôt sympathique (quoiqu'un peu longue à la détente par moment, ce qui serait plus excusable si c'était son premier flirt avec le surnaturel). On ne peut pas en dire autant de son mari Badger que l'on voit peu. Peut-être que si j'avais lu le premier roman avant, j'aurais eu plus d'indulgence à son égard devant sa volonté de couper avec le passé et une aventure apparemment traumatisante mais quand un bonhomme arrache à sa femme la promesse de ne plus fréquenter des amies, qui en plus leur ont visiblement sauvé récemment les miches, il y a comme une odeur de planche pourrie qui se dégage. Heureusement il n'a pas grande importance et la suite force Mahlia à remettre les pendules à l'heure.

Les dernières pages sont menées tambour battant mais sont un peu plus foutraques. Une expédition à Haïti fournit quelques informations (et on en ramène un personne finalement peu utile une fois aux États-Unis) mais elle détonne par rapport au décor que l'on avait soigneusement planté et les dernières pages sont expéditives et grand-guignolesques. Un personnage comme Marcy Talent est évidemment là pour être détesté et donc fournir un meurtre supplémentaire qu'on attend avec impatience mais elle est trop chargée pour une importance minime dans l'intrigue.

Une bonne ambiance, de bons passages inquiétants et gores mais aussi un rythme inégal et des idées pas toujours exploitées jusqu'au bout, Ossements se révèle une lecture frustrante malgré des moments réussis.