Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Carnivàle - La Caravane de l'Étrange, saison 1
En pleine Grande Dépression, Ben Hawkins, jeune homme en fuite doué d'un pouvoir de guérison, rejoint le Carnivàle, une foire itinérante qui traverse l'Oklahoma. Peu à peu, Ben en apprend plus sur ses origines tout en partageant la vie des forains. Pendant ce temps, en Californie, le pasteur Justin Crowe, qui possède également d'étranges pouvoirs, tente de venir en aide aux saisonniers de sa paroisse, avec des conséquences inattendues.

Créée par Daniel Knauf et lancée sur HBO en 2003, Carnivàle fait partie de ces séries couvertes de louanges que je n'avais toujours pas vu, peut-être parce qu'une des remarques qui revient le plus entre deux compliments est "dommage qu'elle n'ait pas de fin!". Annulée en effet au bout de deux saisons, elle est comme Deadwoodou Rome une série ambitieuse mais chère et qui ici était probablement trop déconcertante pour séduire un très large public et ne pas se contenter d'un succès d'estime.

Située en 1934, Carnivàle se déroule en effet dans des États-Unis plongés dans la Grande Dépression, dignes des Raisins de la Colère. Le contexte est donc celui d'une réalité souvent sordide, où de braves paroissiens voient d'un mauvais œil des saisonniers assister à la même messe qu'eux, où la foire itinérante ne sait jamais comment elle va être accueillie dans les patelins du coin, si elle est même accueillie du tout. Des États-Unis où les gens ont besoin de miracles et où les charlatan abondent. À cette peinture historique, la série ajoute du surnaturel. On est averti dès le départ que l'on va assister à une lutte entre le Bien et le Mal, et le premier épisode offre déjà des séquences empruntes de fantastique mais celui-ci est présent par petite touche, à la fois discret et accepté par une bonne partie des employés de la Foire, qui ne s'étonnent pas par exemple que la mère catatonique de la cartomancienne du coin soit télépathe. On lorgne alors plutôt du côté du réalisme magique.

Combat du Bien contre le Mal mais où les cartes ne sont pas distribuées trop vite. On est habitué à la figure du religieux hypocrite voire maléfique, qui prêche pour ses ouailles mais agit différemment en coulisse. Or malgré la méfiance qu'inspire du coup d'entrée de jeu frère Justin, les premiers épisodes montrent un personnage sincèrement décidé à aider les démunis malgré des pouvoirs effrayants dont on ne sait à quel point il les contrôle, opposé à des nantis sans scrupules. Quant à Ben, évadé dont on connait peu le passé, il a l'air d'un brave garçon et a un don de guérison mais celui-ci s'accompagne d'un tel prix que l'utiliser ne peut que le forcer à prendre des décisions douloureuses. De plus, autour de lui gravitent des personnages qui peuvent l'éclairer mais dont les intentions ne sont pas forcément pures. Les interrogations sont nombreuses mais si les séries à mystères peuvent vite lasser, ici on amène de nouveaux éléments suffisamment régulièrement pour continuer d'intriguer.

Les personnages qui composent la foire sont tous intéressants et ambivalents, du mystérieux professeur Lodz au raisonnable Samson, en passant par Stumpy et sa famille ou encore l'attachante Sofie. Sans parler de l'inquiétante Direction. Comme souvent dans les séries HBO, on a un casting globalement solide pour ne pas dire plus, une vraie galerie de gueules de laquelle émergent en particulier Michael J. Anderson ou Clancy Brown. La raison de l'arrêt prématuré de la série était son coût et en effet, s'il n'y a pas de dragons à l'écran, la reconstitution de l'époque est belle, de la Californie pimpante où vit Justin aux campagnes désolées et poussiéreuses dans lesquelles le Carnivàle mène son train, en passant notamment par la ville fantôme à plus d'un titre de Babylon, scène d'un double-épisode particulièrement cruel. La musique de Jeff Beals est discrète mais contribue à l'ambiance envoutante.

La première saison de Carnivàle est à la hauteur de la réputation de singularité et d'excellence de la série, et à l'issue de celle-ci, une seule envie, mettre la main sur la suite pour retrouver les personnages et en découvrir plus sur eux, tout en se préparant psychologiquement à la frustration de ne pas avoir les six saisons prévues initialement.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 20 Août 2022, 19:04bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".


Ingrédients :

  Yoda Bor
20-08-22
à 22:04

Elle était vraiment chouette cette série. Je l'ai découverte sur le tard aussi, et j'ai beaucoup aimé son ambiance.